Maccabées

De Christ-Roi
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Les Maccabées sont une influente famille de patriotes et de dirigeants Juifs des IIe et Ier siècles av. J.-C., appelée de manière plus juste les « Asmonéens », de Hashmon ou Hasmon, ou encore Asamôn, le nom de leur ancêtre. Ils menèrent le peuple juif dans la lutte pour la liberté contre le royaume séleucide grec d’Antiochos IV. Dans le Talmud, dans Josèphe, et dans beaucoup d’histoires modernes, les descendants de Mattathias sont appelés, non pas Maccabées, mais Asmonéens.

Le nom de Maccabée n’appartenait à l’origine qu’au troisième fils du prêtre juif Mattathias, Judas, le héros de la résistance juive à l’hellénisation. Par extension, toute sa famille, ses partisans, de même que tous les défenseurs de la religion juive durant la période grecque, furent appelés ainsi. Le surnom qui s’applique à Judas, est difficile à comprendre. Il pourrait dériver de l'araméen, maqqābâ, « le marteleur », « manieur de marteau », ou renvoyer à un « maillet », maqqèbet, « en signalant peu-être une protubérance nasale ». Ce nom viendrait plus vraisemblablement de la racine mqb qui signifie « désigner » : Judas serait celui qui fut désigné par Dieu . Il s’agirait donc d’un nom théophore rappelant la « désignation de Yahveh » (maqqa-b-yahu).

Les deux premiers livres des Maccabées sont presque les seuls à nous renseigner sur l’histoire du peuple élu à l’époque hellénistique. Ils sont pour Marie-Françoise Baslez l’histoire d’une « guerre sainte – celle des Juifs contre l’hellénisme – menée par une famille de résistants, les Maccabées, qui donnèrent leur nom aux deux livres ».

Le prêtre Mattathias donna le signal de l’insurrection en 167 av. J.-C., en égorgeant sur l’autel des sacrifices de Modîn un juif partisan de la collaboration avec le pouvoir hellénistique et tua l’officier séleucide chargé de l’application des édits royaux (I M 2.24-25). Ce qui fait dire à M.-F. Baslez qu’il s’agit d’abord d’une insurrection religieuse avant d’être nationaliste. Le prêtre Mattathias, en 167 av. J.-C., se retira sur ses terres à Modîn (à 12 km à l’est de Lydda), avec ses cinq fils . Il fut aussitôt relayé par son fils aîné Judas. Leur première décision fut donc de se retirer au désert (I M 2.25). « C’est un choix de vie qui implique d’abord la séparation. Les insurgés se retirèrent dans le désert des montagnes de Judée, à la fois pour fuir la tentation des villes et des centres hellénisés et pour vivre selon la Loi dans des grottes refuges ». C’est le retrait, fuite, ou anachorèse que l’on retrouvera plus tard chez les Esséniens, Jean le Baptiste et l’enseignement du Christ . C’est un enseignement biblique constant que l’on retrouve déjà dans le livre d’Osée composé au VIIIe s. av. J.-C., qui dit : « je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur » (Os 2.16), dans le livre du Deutéronome du VIIe s. av. J.-C : « Tu te souviendras de toute la route que le Seigneur ton Dieu t’a fait parcourir depuis quarante ans dans le désert, afin de te mettre dans la pauvreté ; ainsi il t’éprouvait pour connaître ce qu’il y avait dans ton cœur et savoir si tu allais, oui ou non, observer ses commandements » (Dt 8.2).

Edouard Will et Claude Orrieux remarquent que la résistance juive emprunta, pour les retourner contre l’hellénisation, les armes et les méthodes de l’adversaire oppresseur : la monarchie hasmonéenne adopta les us de la royauté hellénistique avec une confusion des pouvoirs royal et sacerdotal, l'accumulation sur une même tête de tous les pouvoirs. Cette évolution de la monarchie juive sous les Asmonéens (le Roi était en même temps roi et grand prêtre) fut dénoncée à l'époque comme une monstruosité car la tradition impliquait que les pouvoirs temporel et spirituel ne fussent pas attribués à une seule personne : il devait y avoir le Roi et le grand prêtre, ce qui n'était plus le cas, les deux fonctions reposant sur une même tête.