Teilhardisme

De Christ-Roi
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"Le Teilhardisme [1] est un phénomène unique dans l'histoire des idées contemporaines: non certes à cause de sa valeur, mais parce qu'il a bénéficié et bénéficie encore de moyens publicitaires colossaux et de l'action fanatique de puissants groupes de pression, implantés dans les milieux les plus divers, de l'épiscopat aux maisons d'édition.

Il est vrai que, ces dernières années, la marée descend: le grand public a vu son attention captée par d'autres idées, tel le structuralisme, et les milieux catholiques sont en proie à l'influence d'idéologues de la "démythologisation" et de la "mort de Dieu" qui considèrent TEILHARD comme tout à fait timide et "dépassé" de telle sorte que le nom de Teilhard ne "parle" plus aux jeunes comme autour de 1960...".

(L.Jugnet ajoute en note "D'abord diffusée quasi clandestinement sous forme de ronéo, l'oeuvre du Père s'est vue ensuite imprimée à gros tirage (plusieurs centaines de milliers !), analysée dans toutes les grandes collections, traduite dans toutes les langues, enregistrée sur disques, louée constamment par l'O.R.T.F. et la grande presse, etc. Pendant ce temps, "on" s'attachait à paralyser ou à réduire au silence les opposants, qu'ils soient ecclésiastiques ou laïcs").

Il reprend un peu plus loin: "Sa formation philosophique semble avoir été, disons rapide, et assez superficielle: il commet d'énormes erreurs d'interprétation au sujet des grands philosophes. Sa formation théologique a glissé sur lui (nous y reviendrons dans la discussion). Il a subi très fortement l'influence d'un disciple de BERGSON, Edouard LE ROY qui poussait le bergsonisme dans le sens de l'idéalisme et qui fut un des principaux auteurs visés dans la condamnation du "modernisme" par Saint Pie X; c'est au point que des expressions teilhardiennes connues se trouvaient déjà chez E. LE ROY (notamment Biosphère et Noosphère)". Pour lui "Dieu n'est pas, comme l'ont cru la Bible et l'Eglise, un absolu parfait et éternel qui est avant toutes choses, il est au terme de l'Evolution, il devient au coeur même de "l'esprit-matière"".

"Malgré ses défenseurs, sa mentalité profonde est manifestement d'orientation panthéiste, c'est-à-dire tend à identifier Dieu, la Nature et l'Homme".

Teilhard explique dans une lettre pourquoi il tient absolument à rester au sein de l'Eglise, comme tout bon moderniste : "Je ne vois toujours pas de meilleur moyen pour moi de promouvoir ce que j'anticipe, que de travailler à la réforme du dedans" c'est à dire "à la religion de demain...Je considère que la Réforme en question (beaucoup plus profonde que celle du XVI è siècle) n'est plus une simple affaire d'institutions et de moeurs mais de foi".

Hans Küng pensait de même :"Nous qui restons dans l'Eglise, nous avons pour le faire de très bons motifs [...] il s'agira non pas d'interpréter la réalité de l'Eglise, mais de la changer".

Le père Winoc de Broucker en 1973, dans un entretien avec des jeunes de la J.E.C., expliquait qu'il y a l'"Ancienne Eglise" à quitter à la "Nouvelle Eglise" à rejoindre ou, même si elle n'a pas beaucoup changé, dit-il, j'y entre pour être du dedans un élément de subversion".

Ces courants modernistes constituent une gigantesque société de pensée, très bien analysée par F. Desjars, qui manipule l'opinion et qui est elle-même manipulée par son "cercle intérieur", son noyau dirigeant. C'est ainsi qu'a fonctionné le mouvement du "renouveau catéchétique" mis en place par le Chanoine Colomb qui, condamné par Rome en 1957, a été reconnu officiellement en 1964...

Il faut préciser en plus que la "société secrète", dénoncée par St Pie X toujours aussi imprégnée des erreurs modernistes, a été largement pénétrée et utilisée à leur profit par des puissances anti-catholiques extérieures à l'Eglise, comme la Franc-Maçonnerie ou le communisme.

Comme disait le Cardinal Saliège en 1953 : "Il y a les "meneurs" qui savent; il y a les "suiveurs" qui sont inconscients et qui marchent".

Descriptions du teilhardisme (Abbé Dominique Bourmaud)

"L’homme fait Dieu à son image: Dieu est la créature de l’homme; il est l’homme qui prend conscience de lui-même. Tout est contenu dans l’homme qui, par évolution progressive, devient «Dieu» par ses propres forces. La religion où l’homme s’auto-divinise et s’adore lui-même est le rejet du péché originel et le refus du Sauveur. Nous sommes au cœur de l’hérésie moderniste.

"En fait, depuis le péché originel où le premier homme succomba à la tentation de Lucifer de vouloir devenir comme un Dieu, l’histoire des religions, l’histoire tout court, est un perpétuel recommencement. Les Perses suivent Zoroastre et la religion manichéenne des deux dieux du bien et du mal; les bouddhistes suivent les hindouistes avec leur philosophie panthéiste ( = le monde est Dieu), et tendent vers la «perfection» du néant qu’ils nomment nirvana – extinction – par le truchement de l’autoconscience et de l’esprit seul .

"Au IIIe siècle, la gnose manichéenne reprend les mêmes idées panthéistes en enseignant tout le contraire de la doctrine chrétienne. Trois principes conjugués lui donnent sa cohésion: la dévaluation du cosmos; le viol mystique vers l’au-delà; le moyen de ce vol cosmique, la gnose ou la connaissance ésotérique. Les gnostiques refusent absolument le péché originel universel et le besoin d’un Rédempteur.

"Dans la vue gnostique loin d’être déchus, nous sommes des êtres divins qui, sans faute de notre part, avons été jetés dans un univers cruel, étranger et chaotique... De la création mauvaise, les gnostiques déduisent que l’homme doit se libérer de ce monde pour se diviniser, par un «exode» ou voyage mystique. Le seul chemin rationnel qui mène à Dieu, la Création bonne lui étant fermée, l’homme doit inventer un chemin gnostique, la découverte du «sacré» qui l’élève par ses propres forces à la divinité" (Abbé Dominique BOURMAUD, Cent ans de modernisme, Généalogie du concile Vatican II, Clovis, Étampes 2003, p. 269).