Simon

De Christ-Roi
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"Avec Simon,... nous nous trouvons pour la première fois en présence d'une spéculation gnostique. Il se met en rapport avec Dosithée selon le témoignage des écrits clémentins. Cela indique à la fois des affinités esséniennes et un milieu samaritain. Mais, d'une part, il intervient chez lui des spéculations dualistes qui indiquent des influences étrangères au judaïsme; d'autre part, il a connu le christianisme comme en fait foi un passage des Actes des Apôtres. C'est pourquoi Epiphane, suivant en cela Hégésippe, fait de lui à juste titre un hérétique chrétien.

"Peut-être faut-il rapprocher le titre d'Helléniens qu'Origène (Contra Celsum) donna aux disciples de Simon, des hellénistes avec qui les Actes des Apôtres les montrent en contact et en qui Cullman voit des esséniens convertis au christianisme. Simon aurait été l'un d'eux pendant quelque temps, avant de constituer sa secte. On notera que le nom d'helléniens dans un passage de Justin, est celui d'une secte juive qui pourrait fort bien être celle des esséniens (Dial., LXXX, 4.) Justin était de Samarie. Les helléniens pouvaient être une branche samaritaine des esséniens, et le nom serait resté aux esséniens chrétiens ou hellénistes ainsi qu'aux esséniens gnostiques ou helléniens.

"Il est difficile de savoir si les autres sectes chrétiennes mentionnées par Hippolyte se rapportent au même courant. C'est vraisemblable pour Cleobios, qui se situe entre Simon et Dosithée. Par ailleurs, Epiphane relie les Goroténiens aux Dosithéens. Thébutis reste une énigme. Mais il est clair que la première hétérodoxie chrétienne se situe à la frontière du judaïsme hétérodoxe et du christianisme. Ce milieu apparaît donc comme le foyer originel du gnosticisme. Et quand Hégésippe lui rattache

il nous trace la généalogie qui, dans la gnose judéo-samaritaine préchrétienne, conduit à travers Simon, au gnosticisme "chrétien".

"L'étude des notices qui nous ont été conservées sous ces formes archaïques du gnosticisme chrétien confirme cette généalogie en montrant qu'il s'agit du développement d'un gnosticisme juif préchrétien" (Père Jean Daniélou, Théologie du judéo-christianisme, Desclée, Paris 1957, p. 85, cité in Abbé Julio Meinvielle, De la Cabbale au Progressisme, Editions Saint-Rémi, 1970, p. 113-114.)