Différences entre les versions de « Sacrements »

De Christ-Roi
Aller à la navigation Aller à la recherche
 
 
(Une version intermédiaire par le même utilisateur non affichée)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
==Passages de [[Mgr Gaume|Mgr Gaume]] sur les sacrements==
 
==Passages de [[Mgr Gaume|Mgr Gaume]] sur les sacrements==
"'''Les [[sacrements|sacrements]] sont établis pour guérir les maladies de l'âme; mais comment atteignent-ils leur but? Le baptême est établi contre le manque de vie divine; la confirmation, contre la faiblesse naturelle aux enfants; l'eucharistie, contre les mauvais penchants du cœur; la pénitence, contre le [[péché mortel|péché mortel]] ou la perte de la vie divine: l'extrême-onction, contre les restes des péchés et les langueurs de l'âme; l'ordre, contre l'ignorance et la dissolution de la société chrétienne ; le mariage, contre la concupiscence personnelle et contre l'extinction de l'Église qui serait la cessation de la vie divine sur la terre (''Conc. Vaur., 1368, c. I, et ''S. Th''., III p., q. 65, art. 1, ''corp''.). Voilà bien l'ensemble le plus complet des remèdes préservatifs et curatifs de toutes les maladies de l'âme, y compris la mort elle-même. Qui l'a conçu, qui l'a établi, qui lui donne l'efficacité? Le Saint-Esprit.'''" ([[Mgr Gaume|Mgr Gaume]], ''Traité du Saint-Esprit'', 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 281.)
+
"'''Les [[sacrements|sacrements]] sont établis pour guérir les maladies de l'âme; mais comment atteignent-ils leur but? Le baptême est établi contre le manque de vie divine; la confirmation, contre la faiblesse naturelle aux enfants; l'eucharistie, contre les mauvais penchants du cœur; la pénitence, contre le [[péché mortel|péché mortel]] ou la perte de la vie divine: l'extrême-onction, contre les restes des péchés et les langueurs de l'âme; l'ordre, contre l'ignorance et la dissolution de la société chrétienne ; le mariage, contre la concupiscence personnelle et contre l'extinction de l'Église qui serait la cessation de la vie divine sur la terre (''Conc. Vaur''., 1368, c. I, et ''S. Th''., III p., q. 65, art. 1, ''corp''.). Voilà bien l'ensemble le plus complet des remèdes préservatifs et curatifs de toutes les maladies de l'âme, y compris la mort elle-même. Qui l'a conçu, qui l'a établi, qui lui donne l'efficacité? Le Saint-Esprit.'''
 +
 
 +
Ce n'est que la moitié de son œuvre. Il reste à développer la vie divine. Comme la vie naturelle, la vie surnaturelle se développe par les actes. Quels sont lesactes spéciaux de la vie chrétienne, pour lesquels la grâce des sacrements est indispensable? En vertu de l'admirable uniformité qui règne entre l'ordre spirituel et l'ordre matériel, ces actes sont au nombre de sept et correspondent à autant d'actes analogues de la vie corporelle. Dans l'ordre naturel, il faut que l'homme naisse, qu'il se fortifie, qu'il se nourrisse, qu'il se guérisse, qu'il entretienne sa santé, qu'il devienne membre de la société, soit pour la diriger, soit pour la conserver.
 +
 
 +
De même, dans l'ordre surnaturel, il faut que le chrétien vive en fils de Dieu. La grâce propre du '''[[baptême|baptême]]''' lui donne et la naissance divine et l'esprit du christianisme.» La miséricorde de Dieu nous a sauvés, dit l'Apôtre, par le bain de la régénération et la rénovation du Saint-Esprit, qu'il a répandu en nous avec abondance par Jésus-Christ notre sauveur. » (''Ad Tit''., III, 5, 6.)
 +
 
 +
Il faut qu'il acquière les forces convenables, pour supporter le labeur du devoir et soutenir les combats de la vertu. La '''[[confirmation|confirmation]]''' lui communique le Saint-Esprit, comme principe de force. De là cette parole de Notre Seigneur à ses disciples déjà baptisés: « Je vais vous envoyer l'Esprit promis par le Père. Demeurez donc dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut. » (''Luc''., XXIV, 49.)
 +
 
 +
Il faut qu'il se nourrisse d'une nourriture en rapport avec sa vie divine. L' '''[[eucharistie|eucharistie]]''' lui donne cette nourriture. « ''Je suis le pain vivant descendu du ciel'', dit le Verbe incarné. ''Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous''. » (''Joan''., VI, 51-54.)
 +
 
 +
Naître, croître et entretenir sa vie suffirait à l'homme, si, corporellement et spirituellement, il possédait une vie impassible. Mais, comme il est sujet à des maladies graves et fréquentes, il a besoin de remèdes. S'il perd la santé, la [[pénitence|pénitence]] la lui rend, suivant ces paroles: « Guérissez mon âme, parce que j'ai péché. Les péchés seront remis à qui vous les remettrez. » (''Ps''. 40. – ''Joan''., XX, 23.)
 +
 
 +
Ses forces sont-elles altérées par des langueurs et des infirmités; il en retrouve la plénitude dans l'[[extrême-onction|extrême-onction]]. Ce sacrement purifie l'homme des restes du péché, le fortifie dans le dernier combat et le prépare à entrer en possession de la gloire éternelle. » Si quelqu'un d'entre vous est malade, dit saint Jacques, qu'il appelle le prêtre. Le prêtre priera sur lui, lui fera les onctions, et les péchés qui peuvent lui rester seront remis. » (''Jac''., V, 14.)
 +
 
 +
Dans les cinq premiers sacrements, le chrétien trouve toutes les ressources nécessaires aux actes de la vie individuelle. Être social, il faut qu'il accomplisse les devoirs de la société dont il est membre. Les deux derniers sacrements lui en fournissent les moyens. Deux choses sont essentielles à toute société : la direction et la conservation. Il faut des hommes publics chargés de conduire les autres. Le sacrement de l' '''[[ordre|ordre]]''' donne des ministres à l'Église et des guides aux fidèles. « Les prêtres, dit l'Apôtre, sont tirés du milieu du peuple, afin d'offrir des sacrifices non seulement pour eux, mais pour tous. » (''Hebr''., V, 1, 2.)
 +
 
 +
Il faut des familles pour perpétuer la société. En consacrant l'union des époux, le sacrement de '''[[mariage|mariage]]''' leur apporte les grâces nécessaires pour accomplir chrétiennement leurs devoirs, perpétuer l'Église et peupler le ciel. De là ce mot de [[saint Paul|saint Paul]] : « Le mariage est un grand sacrement dans Jésus-Christ et dans l'Église. » (''Eph''., V, 32. Et ''S. Th''., III p., q. 65, art. I, ''corp''.)
 +
 
 +
(Source: [[Mgr Gaume|Mgr Gaume]], ''Traité du Saint-Esprit'', 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 281-284).

Version actuelle datée du 12 octobre 2005 à 17:22

Passages de Mgr Gaume sur les sacrements

"Les sacrements sont établis pour guérir les maladies de l'âme; mais comment atteignent-ils leur but? Le baptême est établi contre le manque de vie divine; la confirmation, contre la faiblesse naturelle aux enfants; l'eucharistie, contre les mauvais penchants du cœur; la pénitence, contre le péché mortel ou la perte de la vie divine: l'extrême-onction, contre les restes des péchés et les langueurs de l'âme; l'ordre, contre l'ignorance et la dissolution de la société chrétienne ; le mariage, contre la concupiscence personnelle et contre l'extinction de l'Église qui serait la cessation de la vie divine sur la terre (Conc. Vaur., 1368, c. I, et S. Th., III p., q. 65, art. 1, corp.). Voilà bien l'ensemble le plus complet des remèdes préservatifs et curatifs de toutes les maladies de l'âme, y compris la mort elle-même. Qui l'a conçu, qui l'a établi, qui lui donne l'efficacité? Le Saint-Esprit.

Ce n'est que la moitié de son œuvre. Il reste à développer la vie divine. Comme la vie naturelle, la vie surnaturelle se développe par les actes. Quels sont lesactes spéciaux de la vie chrétienne, pour lesquels la grâce des sacrements est indispensable? En vertu de l'admirable uniformité qui règne entre l'ordre spirituel et l'ordre matériel, ces actes sont au nombre de sept et correspondent à autant d'actes analogues de la vie corporelle. Dans l'ordre naturel, il faut que l'homme naisse, qu'il se fortifie, qu'il se nourrisse, qu'il se guérisse, qu'il entretienne sa santé, qu'il devienne membre de la société, soit pour la diriger, soit pour la conserver.

De même, dans l'ordre surnaturel, il faut que le chrétien vive en fils de Dieu. La grâce propre du baptême lui donne et la naissance divine et l'esprit du christianisme.» La miséricorde de Dieu nous a sauvés, dit l'Apôtre, par le bain de la régénération et la rénovation du Saint-Esprit, qu'il a répandu en nous avec abondance par Jésus-Christ notre sauveur. » (Ad Tit., III, 5, 6.)

Il faut qu'il acquière les forces convenables, pour supporter le labeur du devoir et soutenir les combats de la vertu. La confirmation lui communique le Saint-Esprit, comme principe de force. De là cette parole de Notre Seigneur à ses disciples déjà baptisés: « Je vais vous envoyer l'Esprit promis par le Père. Demeurez donc dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut. » (Luc., XXIV, 49.)

Il faut qu'il se nourrisse d'une nourriture en rapport avec sa vie divine. L' eucharistie lui donne cette nourriture. « Je suis le pain vivant descendu du ciel, dit le Verbe incarné. Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous. » (Joan., VI, 51-54.)

Naître, croître et entretenir sa vie suffirait à l'homme, si, corporellement et spirituellement, il possédait une vie impassible. Mais, comme il est sujet à des maladies graves et fréquentes, il a besoin de remèdes. S'il perd la santé, la pénitence la lui rend, suivant ces paroles: « Guérissez mon âme, parce que j'ai péché. Les péchés seront remis à qui vous les remettrez. » (Ps. 40. – Joan., XX, 23.)

Ses forces sont-elles altérées par des langueurs et des infirmités; il en retrouve la plénitude dans l'extrême-onction. Ce sacrement purifie l'homme des restes du péché, le fortifie dans le dernier combat et le prépare à entrer en possession de la gloire éternelle. » Si quelqu'un d'entre vous est malade, dit saint Jacques, qu'il appelle le prêtre. Le prêtre priera sur lui, lui fera les onctions, et les péchés qui peuvent lui rester seront remis. » (Jac., V, 14.)

Dans les cinq premiers sacrements, le chrétien trouve toutes les ressources nécessaires aux actes de la vie individuelle. Être social, il faut qu'il accomplisse les devoirs de la société dont il est membre. Les deux derniers sacrements lui en fournissent les moyens. Deux choses sont essentielles à toute société : la direction et la conservation. Il faut des hommes publics chargés de conduire les autres. Le sacrement de l' ordre donne des ministres à l'Église et des guides aux fidèles. « Les prêtres, dit l'Apôtre, sont tirés du milieu du peuple, afin d'offrir des sacrifices non seulement pour eux, mais pour tous. » (Hebr., V, 1, 2.)

Il faut des familles pour perpétuer la société. En consacrant l'union des époux, le sacrement de mariage leur apporte les grâces nécessaires pour accomplir chrétiennement leurs devoirs, perpétuer l'Église et peupler le ciel. De là ce mot de saint Paul : « Le mariage est un grand sacrement dans Jésus-Christ et dans l'Église. » (Eph., V, 32. Et S. Th., III p., q. 65, art. I, corp.)

(Source: Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 281-284).