NDdelOsier:HISTOIRE DE N.D. DE L'OZIER ET SES MIRACLES EN 1649, Jean Moron

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HISTOIRE DE N.D. DE L'OZIER ET SES MIRACLES EN 1649

par Messire Jean Moron, curé de Poliennas, 1658


Transcription du manuscrit conservé aux Archives Départementales de l'Isère, 2 rue Auguste Prudhomme à Grenoble, sous la référence : VI J, Fonds Esmonin.


Histoire de Notre Dame de l'osier de Vinay diocèse de Grenoble en Dauphiné et des ses miracles

Premier acte

L'an 1649, le jour de l'annonciation de Notre Dame, Pierre Port Combet, habitant des Plantées, mandement de Vinay en Dauphiné du diocèse de Grenoble, auparavant que d'aller à la foire au-dit Vinay, commande à Jeanne Pelioux sa femme catholique, de lui faire à dîner, et que pendant il s'en allait tailler son osier pour en [anter] d'autres. Elle, comme il était hérétique, lui remontre que c'était le jour de Notre Dame de Mars, une grande fête, mal fait d'y travailler. Mais toutes ces raisons, ni la solennité du jour, ne le peuvent détourner d'aller tailler son osier. Il n'en eut pas coupé trois branches qu'il voit sa main, sa serpe et ses chausses remplies de sang, il se regarde partout, s'il ne s'était point coupé, il ne se trouve aucune blessure ni apparence de coupure. D'abord tout étonné, il s'en retourne à sa maison et commande à sa femme et à ses enfants de prier Dieu. Il mène sa dite femme avec lui pour lui en faire couper pour voir s'il en sortirait du sang, comme de lui qui en avait coupé. Elle en coupe deux branches, il n'en sortit rien, lui y remonte et en coupe pour éprouver s'il en sortirait encore du sang, il en sort plus grande abondance qu'auparavant. Il va quérir Muquelles son voisin, auquel il lui fait voir ce qui lui est arrivé. (Son voisin) voit sur la taille de l'osier du sang (qui) vient de l'osier, il lui remontre que par là Dieu lui donnait un exemple, qu'il devait se convertir ; et pour cet effet, il le mène aux Révérends pères Augustins des chaussées dudit Vinay. Cependant la justice du lieu fait sa formation. Sur ce sujet, a raison de l'infraction de la fête, le-dit Combet convaincu et condamné, ainsi qu'il apparaît par les procédures de la judiciature de Vinay.


Second acte

Messieurs de la propagation de la foi de Grenoble ayant appris ce qui était arrivé à ce huguenot présentent requête à [?] et Révérendissime Messire Pierre de Scarron Evêque et prince de Grenoble pour la vérification de ce miracle, lequel commit aussi Messire Henri de Mollines, curé de Tullin et Messire Jean Moron, curé de Poliennas pour informer de nouveau et envoya Monsieur Duport son secrétaire recevoir la procédure qui fut faite en bonne forme. Le susdit Pierre Port Combet, hérétique, et sa femme Jeanne Pelioux, catholique, avouèrent ingénuement et franchement [tout le fait que dessus], monsieur Patricot, curé de Vinay, les pères Augustins, Miquelles, Crosses, ses voisins, Chevalier et autres témoins fussent entendus et par leur rapport le fait étant bien avisé. Dieu donna cette pensée à Dame Jeanne de la Croix de Chevrières, Dame de Reuel, de faire bâtir en ce lieu une chapelle à l'instar de Lorette pour honnorer le mystère de l'incarnation que l'Eglise célèbre ce jour, laquelle dame étant du corps de la propagation, lui laisse l'honneur de cette oeuvre, ne voulant point paraître. Au nom de cette compagnie, Messire Jean Moron, Curé de Poliennas, accepta le fonds des deniers de ladite Dame, laquelle secrètement fournissait de l'argent au-dit Sieur Moron pour faire bâtir ; Ses grandes affaires l'ayant empêché d'éxécuter [?] son pieu dessein, elle le pria d'y faire mettre une croix que Monsieur Fays, Curé de Vinay, fit faire sous la permission de Monseigneur de Grenoble et planter solennelement le jour de la sainte croix en l'année 1656, depuis lequel temps ont été opérés plusieurs miracles et entres autres :


Troisième acte

Matthieu Gonet fils de Claude Gonet de Vinay, agé de trois à quatre ans, tombé dans les canaux du foulon, son père le retira [pour mort] par la tête d'entre la roue et les canaux, le porta chez lui, envoya quérir Monsieur Fays, Curé dudit lieu, lequel voua cet enfant au verbe Incarné et à la sainte Vierge, au lieu où il avait fait planter la croix, et qu'aussitôt qu'on y célèbrerait la sainte messe, les parents parents lui feraient célébrer. Au même instant le petit enfant commenca à respirer et recouvrir la vie, en présence d'honnête Guillaume Robin Canaud, marchand de St Quentin et d'honnête Ennemond de la Rive dit Dupont de la Rivière, qui le virent tirer par le père tout éteint et reprendre la vie après le voeu.


Quatrième acte

Le susdit Ennemond de la Rive témoin de cette merveille conseilla à un nommé La France de St Quentin, cavalier au régiment de Monsieur de la Marcousse, lequel La France était estropié de deux jambes et ne marchait qu'avec des crosses, de se vouer à la sainte Vierge à Vinay, et d'aller trouver Monsieur le Curé de Poliennas qui lui dirait ce qu'il faudrait faire. Il le vint prier de lui dire ce qu'il fallait faire pour accomplir son voeu, il lui dit qu'il n'y avait en ce lieu qu'une croix, devant laquelle il pouvait faire sa prière en l'honneur du Verbe Incarné et de la sainte Vierge. Il lui répartit qu'il avait promis une messe, lui conseilla après sa prière l'aller faire dire à Vinay. Il fut ensuite proter au-dit lieu et n'eut pas parachevé sa prière devant ladite croix, qu'il se sentit sain et gaillard, quitta ses crosses d'abord, remonta à cheval sans aide, et s'en va faire célébrer sa messe en actions de grâces à Vinay, en présence dudit Pierre Port Combet et de Jeanne Pelioux et plusieurs autres, avec admiration qu'il soit retourné au service de sa Majesté en ses armes d'Italie.


Cinquième acte

Catherine Bergerand, fille de feu Claude Bergerand et de Claude Mirebelle de Bergerendière ne pouvait marcher, ayant demeuré trois ans dans cet état ; s'étant fait traiter pour en être soulagée, elle ne receut aucun soulagement qu'après s'être recommandée à Notre-Dame de l'Osier, lorsque l'on y eut planté la croix, et aussitôt elle a été guérie et marche librement sans douleur, ce qu'elle a affirmé par son serment, en présence de Catherine Fruque, de [Miaquette] et de moi sous-signé, ce 5 Juin 1657. J. Moron.

Messire Anthoine de l'Estang, premier baron du Lyonnais, Marquis de l'Estang, Seigneur de Vinay et de Montagny, Chevaleir et conseiller du Roi en ses conseils [?], retourné de la cour ; apprend le bien que la sainte Vierge a fait en sa terre de Vinay ; aussitôt fait paraître son zèle, et sa [?], et ses reconnaissances vers Mère de Dieu. Il fait bâtir très promptement un oratoire pour y faire célébrer la sainte messe, présente requête avec fondation à Monseigneur de Grenoble, auquel il envoit Messire Jean Moron, curé de Poliennas pour l'obtenir ; laquelle il ne voulut décréter que premier monsieur Bernard, son théologal, n'eut vu le lieu, s'il était en la décence requise par les saints canons, et rapporte avec Monsieur Balme, recteur de la propagation et chanoine de Notre-Dame de Grenoble, qui l'accompagne que vraiment Dieu y voulait être servi, ce qui se voit aujourd'hui confirmé par la grande dévotion du peuple et par les miracles qui s'y opèrent, ci-après narrés.

Après la construction dudit oratoire, le seigneur de l'Estang, me fit prier Monsieur le curé de Vinay, d'y aller en procession aux fêtes de Noël de l'année 1656, pour honnorer le mystère de l'Incarnation que l'Eglises célèbre en ses saints jours, et la très Sainte Vierge, et commanda à ses sujets d'y assister. Depuis, Dame Marguerite de Montargny, Marquise d l'Estang a secondé les intentions dudit seigneur de l'Estang par ses soins.

A cet exemple, l'année suivante, pour l'ouverture du jubilé universel concédé par Notre Saint Père, le pape Alexandre VI, je publie à notre peuple, que nous y prions en procession à Notre-Dame de l'osier, il arriva le miracle qui suit :


Sixème acte

Laurens Bollard, fils de Pierre Bollard, de la [Roele], mandement de [Montferrières] Anne le prestre, âgé de neuf à dix ans ayant gardé une dartre au visage, laquelle il écorchait très souvent, qui l'empêchait de parler et de manger et qui faisait appréhender les parents, qu'elle ne lui gâtasse toute la face, entendant au [prof..] de sa paroisse de Poliennas, la publication du Jubilé de l'année 1657, et que le curé annonca, que pour le commencement il y (prierai) en procession à Notre-Dame de l'osier. Le petit enfant, le même soir, étant au lit, sentant plus de douleur, se voua à la sainte Vierge, que si elle le guérissait, il (prierait) avec ladite procession à Notre-Dame de l'osier, et qu'il y offrirait; Le lendemain sa mère le regarde, elle lui dit : « tn n'as plus de mal, qu'as-tu fait ? ». Il se regarde au miroir, « Non, dit-il, je n'y ai rien fait ! Je me suis voué à Notre-Dame de l'osier, d'y aller avec la procession, d'y offrir, et elle m'a guéri, que me donnerez-vous pour y offrir ? ». « Ce que tu voudras, ce qui se peut » a déclaré sa mère, attesté par son serment ce 8 Janvier 1657, ainsi signé en l'original, Anne le prestre. J.Moron.

Le bruit de tant de grâces que fait la sainte Vierge en ce lieu s'épanche par tout incontinent.


Septième acte

Marie Double, femme de Jean, [?] vigilance, mandement du Bouchage ayant une épine en l'œil, qui lui causait des grandes douleurs et qu'elle n'y pouvait voir, employa les chirurgiens de [Moretelles] les plus experts, Monsieur Mussy et Mons Greslar, ne l'ayant pu ôter. Et ayant entendu les merveilles qu'opéraordinairement Notre Dame de l'Osier, elle s'y voua d'y faire une neuvaine, et à la fin de la dite neuvaine, la dite épine parut, qui lui fut ôtée par Jeanne de Moyrans en présence de Nicolas Francillon, qui la vit tirer, après l'avoir gardée huit mois et quelques jours, Noble Enard de Manissy témoigne l'avoir vu en cet état, , [?] dit l'avoir vu en ses grandes douleurs, et qu'elle ne pouvait voir le jour, et Jacques Fabure valet de Monsieur de Manissy dit l'avoir aussi vu qu'elle ne pouvait dormir à cause de ses douleurs, n'y voir, et aussitôt qu'elle a parachevé sa neuvaine, elle est sans douleur, et y voit parfaitement, fait ce 5 Juin 1657.


Huitème

Catherine Cartié native de Pasquiers, [habitante] de Grenoble, laquelle ne pouvait voir se conduire, ni respirer, ni parler, à cause d'une fluxion, qui lui [tombait]. Se voua de faire une neuvaine à Notre Dame de l'Osier pour sa santé, et au septième jour elle voyait les montagnes et les bois, qui sont proches de ce saint lieu, respirait plus aisément, et parlait, et se trouve aussi soulagée de des autres incommodités, ce qu'elle a affirmé par son serment en présence de Claude Fillion, Marchand de Lyon, de Damoiselle Magdeleine Praye du port d'Anton, et d'autres et de moi soussigné, ce 5 Juin 1657.


Neuvième

Louise Moriane de Romans, entièrement paralytique de tout son corps, étant conseillée de se vouer à Notre Dame de l'Osier, elle s'y voua et promit d'y faire une neuvaine, aussitôt qu'elle pourrait marcher, d'abord commenca à filer, et auparavant elle ne pouvait remuer les doigts, et quitte ses crosses , et est venue en une parfaite santé, rendre grâces à la Sainte Vierge, et a déclaré qu'elle a reçu cette grâce par l'Intercession de la Mère de Dieu, en présence d'honnête Claue Fillion, Marchand de Lyon et de Damoiselle Magdeleine Praye du port d'Anton et de moi soussigné, ce 5 Juin 1657.


Dixième

Nicolas Laudié de Valance âgé de 18 à 19 ans, fils de feu Jean Laudié marchand de Valance, affligé d'une paralysie du côté gauche, qui l'empêchait de marcher et ne pouvait aucunement lever le bras gauche, après avoir fait une neuvaine à Notre Dame de l'Osier, s'en est retourné sain de la cuisse , et sain de son bras.


Onzième

Antoine Ancelin laboureur de Charmes après avoir employé les Médecins de Romans particulièrement Monsieur Pelegrin pour une fluxion, qui a causé une restriction des nerfs, qui ne pouvait mettre un pied de l'autre pour marcher, après avoir ouï dire les merveilles de Notre Dame de l'Osier, il s'y voua d'y faire une neuvaine, il marche assez commodement, ce qu'il a attesté par son serment ce 13 Juin 1657, en présence d'honnête Pierre Plantier Aduscar de Romans, d'honnête Claude Fillion, de Noble Pierre de Baronnas Seigneur de Pollemieux et de Poliennas, et Noble Dame Marianne de l'Enot, et de moi soussigné, fait audit lieu de Notre Dame de l'Osier ce même jour.


Douzième

Bastien Charron fils de Claude et de Françoise Monier de Rogent de saint Geoire, âgé de deux ans et sept mois, ne pouvant marcher ni parler, le vouèrent à Notre Dame de l'Osier, et venant rendre leur voeu avec leurs enfants, il a commencé à marcher et parler, ainsi nous l'a déclaré ladite Françoise Monier par son serment en présence de Maître Chenevier Notaire et de Piere Perrin Sergent, signent avec nous, ce jour 25 Juin 1657


Treizième

Anne Viard ayant une fluxion sur les yeux, qui lui ôtait la vue, elle ne se voyait pas conduire, et se les était souvent lavés d'eau pour lui éclaircir la vue, cela ne luia rien profité, que de se voua à Notre-DAme de l'Osier; et y faire sa neuvaine pendant laquelle elle a repris sa vue, voit à coudre [?] et [?], ainsi l'a t-elle affirmé en présence de Noble Joachin de Chissé Seigneur de la Marcousse et ce [?] cd 26 Juin 1657.


Quatorzième

Florie Gonin femme d'honnête Jacques Camet, marchand de Polienas, étant au travail (accouchant) de sa file Marguerite. Elle vint un pied premier jusques au ventre, elle demeura en cet état presque une demi-heure. Et pendant ce temps ma Mère Sage Claude (sage-femme) Lambert va chercher l'autre pied, lequel demeura, autant que l'autre presque demi-heure, et en après parut un bras avec la tête, et l'autre bras resta dedans, elle la tira, la bouche noire, toute froide et le corps tout meurtri. Pendant la mère se voyant en danger de sa personne et de son enfant, elle se voua à Notre Dame de l'Osier ; et étant délivré, voyant sa fille morte, elle prie son mari de l'y vouer et toutes les femmes qui l'assistaient de la prier pour son enfant. Aussitôt elle commence à soupirer; et la Mère Sage la baptisa, et en pleine santé, ainsi que l'a déclaré le père, la mère, ladite Claude Lambert Mère Sage, en présence de Jeanne [?] femme de Jean Bayet, Jean Denys Camet, Maître Claude Charmeil notaire et d'honnête Arnaud Vincent. A polienne ce 27 Juin 1657.


Quinzième

[?]. Le petit Marquis de Pressins, fils de Messire Jacques compte de Clermont, premier Baron et Connétable, grand Maître héréditaire, et premier commis en Dauphiné, Marquis dudit Pressins, Baron de Montmiral, Seigneur de Tullin, Morette, la Bassie, Mongascon, et de Dame Françoise de [?] agée de deux ans et demi, publie hautement que la Sainte Vierge de L'Osier et le petit poupon [?] guéri ; c'est qu'étant dans des défaillances mortelles causées par une fièvre continue, Madame de Chabons, supérieure du très dévôt Monastère de Notre Dame des Grâces de Tullin, de l'ordre de Cîteaux, voua et pria toute sa religieuse communauté d'aller devant le très saint Sacrement de l'Autel joindrent leurs intentions à la sienne, lesquelles étant de retour, trouvèrent ce cher petit malade hors de danger. Et en reconnaissance de cette grâce, elle y a envoyé un tableau à la chapelle. Le 29 Juin 1657, laquelle communauté atteste cette merveille par leurs signes, et moi soussigné, ainsi en l'original (liste de noms et signature).


Seizième

Digne Mollier de St Geoire, mandement de St Etienne, ayant une fluxion, qui lui tombait sur les reins, qui l'êmpêchait entièrement de marcher, et par la grandeur de la douleur tombait tout en eau, l'on était contraint de le porter. Laquelle douleur a duré plus d'une quinzaine de jours, après quoi sa femme le persuada de se vouer à Notre Dame de l'Osier, à laquelle il avait dévotion. Et au même temps qu'il eut confirmé son voeu, il se sentit soulagé, et que la première journée qu'il ferait, sera de lui aller rendre grâces, ce qu'il a fait ce jourd'huy, 2 Juillet 1657, ce qu'il affirme par son serment, de Charles Antoine Mollier, de (liste de noms et signature).


Il faut avouer que la Mère de Dieu, ne fait rien que de Grand ! Et qu'elle est bonne à chacun, ainsi qu'il apparaît aux conversions, qui suivent, qui sont autant d'autres miracles.


Dix-septième

La très Sainte Vierge en la conversion de Pierre Port Combet hérétique, fait voir à l'hérésie que ses forces sont fort faibles contre son pouvoir, et que sa miséricorde triomphe de sa malice et de tous ses artifices et faussetés. Les sectateurs ont fait tout leur possible pour divertir ledit Pierre Port Combet de publier la vérité, de ce qu'il lui était arrivé, par promesses, menaces et autres adresses, pour mieux contre Elle continuer leurs blasphèmes. Il leurs repart toujours qu'il est obligé de dire le vrai, qu'il n'en parle jamais qu'avec étonnement, et quand il lui faudrait donner sa tête, il n'en dirait rien autrement; et qu'on lui demande pourquoi il ne se convertit pas ! il répond qu'il n'a pas besoin de raison, qu'il voit tous les jours les boiteux marcher, les aveugles voir, et que pour lui, il sait ce qu'il a à faire, et que Dieu et la Sainte Vierge ne le délaisseront pas; cette confiance l'a fait désirer d'être enterré après sa mort, proche de l'osier, qu'il avait coupé, d'où sortit du sang, et toute sa famille; Il s'afflige de ce que l'on lui refuse l'entrée de la chapelle, joyeux lorque l'on lui permet d'entendre la sainte Messe, et d'y chanter les litanies de la Sainte Vierge, et glorieux d'en publier les louanges, et des grâces qu'il a reçues, et tout ce qui lui est arrivé à chacun qui lui demande; combien d'huguenots le sont venu trouver pour savoir s'il était vrai, plus de trente lui ont promis de se convertir, lorsqu'il le serait, et il semble que Dieu ait permis qu'il ait remis sa conversion jusques à sept jours auparavant sa mort pour convaincre [Copinasbrises ?] des hérétiques par l'un des leurs, et par sa bouche, manifester plus amplement la toute puissance de la Sainte Vierge; et pour leurôter tous les sujets d'en plus douter. Je proteste que je [ne narre ?] rien que ne lui ait ouï dire, dans la grande confiance qu'il avait en moi, il me découvra bien son coeur, et me déclara sincèrement ce qui lui arriva. La veille de l'Assomption de Notre Dame, je le vis malade, je lui dis nettement de penser à sa conscience, il me répond que s'il est plus mal il m'enverra quérir, je m'offre de demeurer proche de lui. Et la nuit, se sentant plus mal, dit à sa femme, n'y a t-il point de prêtre [?], Monsieur Morron n'y serait pas à temps, et je [?] rien fait, il n'y a dit-elle que le prêtre qui doit servir la chapelle, et les pères Augustins qui sont là, le père Théophile, fais le venir et je le prie qui me vienne voir. Ce bon père le va voir lui faire son abjuration, le confesse et le communie, après il demande de me voir, et je m'en fus averti que sur le tard, je pars aussitôt pour le voir; il me fait ses excuses, et me témoigne grande joie de sa conversion, me disant le père m'a dit qu'il en a beaucoup reçu, mais qui n'ont pas si bien fait que moi ! Sa femme me fait des excuses de ce qu'elle ne m'avait pas envoyé quérir, je leur témoigne que j'étais content de ce qu'il était satisfait. Il lui dit, eh bien femme vivons bien en la profession que nous avons fait et laissons cela. Je lui fais confirmer son abjuration,renouveller sa profession de foi, avec beaucoup d'actes d'amour de Dieu et de confiance à la Sainte Vierge, et je lui demande s'il ne voulait pas que je m'en allasse à la chapelle chanter ses litanies pour les grâces qu'il avait reçues d'elle, et pour sa santé, il me répond que oui. A mon retour je m'enquiers de lui, ce qu'il me voulait de m'avoir envoyé quérir, il me dit que c'était pour dire le lendemain sa messe, je m'en excuse sur la tête de saint Roch, et que quand il se porterait mieux, je lui promis de lui venir dire qu'il s'y confesserait et communierait le Dimanche en suivant, il veut des mains de Monsieur [?] le très Saint Sacrement, et m'envoya quérir par son voisin, où je trouve le Révérend Père Théophile, pour l'assister à bien mourir. Je lui propose l'extrême onction, et à la [minute même ?] la demanda, et la lui administre et la reçoit avec toute la dévotion possible. Le lendemain nous le passâmes dans les résignations et la nuit il envoya quérir Monsieur le Curé pour lui aider à bien mourir.


Dix-huitième

Après sa mort, ses filles assistées de leur mère Jeanne Pellioux catholique firent entre nos mains leur abjuration, le susdit Pierre Port Combet leur père défunt n'ayant voulu qu'elles eussent l'honneur de le faire premières que lui.


Dix-neuvième

Susanne Gastoys de Mess dans Lorraine hérétique ayant ouï à Lyon la conversion dudit Pierre Port Combet par la Sainte Vierge, s'en allant à Genève, y quitta ses parents et vint à Notre Dame de l'osier y faire la sienne et y abjurer son hérésie au pied de son Autel.


Vingtième

Pierre Barral hérétique, fils de Claude Barral et de Susanne Rebaude de Dye a choisi Notre Dame de l'osier pour y faire son abjuration, pour faire voir par sa profession de foi, qu'il a fait dans sa chapelle, que la Sainte Vierge veut doucemment éteindre l'hérésie et pour augmenter notre foi par les grâces ordinaires.


Vingt et un

Benigne Revoire femme d'Etiene Choule, ouvrier en soie de Lyon, en rue de la Barre à l'enseigne du Saint-Esprit, laquelle étant percluse des mains et de ses bras, il y a plus de cinq ans s'est fait traiter par Monsieur Liard Médecin de l'hôpital dudit Lyon, lequel lui dit qu'il n'avait point de remède à son mal. Elle sachant que la procession de la Guillotière venait à Notre Dame de l'osier, elle eut volonté d'y venir, mais elle en fut détournée par une de ses voisines, lui disant que la Sainte Vierge était partout, pour la voir impotante, et dans l'impuissance de faire voyage, ses douleurs la reprirent plus véhémentes que jamais, et une des ses voisines nommée [?] Richarde, veuve d'Humbert [?], envoya sa soeur l'avertir de son voeu qu'elle avait fait à Notre Dame de l'osier. Elle les reconfirma d'y venir, et aussitôt elle a été soulagée des ses douleurs, et s'aide de ses mains, ce qu'elle a attesté par son serment, et la susdite Richarde, et Jeanne Richarde voisines, lesquelles assurent par la part qu'elles prétendent en paradis l'avoir vues entièement percluses de ses mains et de ses bras, qu'aujourd'hui qu'elles la voient s'en servir, ce qu'elles ont déclaré en la présence de Messire Jean de Lechere Bachelier et licencié en la faculté de Paris curé de la forteresse et de Quicieux, de Messire Jean Pellissier curé de beau lieu, de Messire Pierre Julien Archiprêtre au diocèse de Grenoble et curé de Narpos, de Messire Antoine Vignon prêtre et curé de St Anne de Trellin mandement de Chastonnay, et d'honnête André Girard hôte du Chapeau Rouge de Lyon, Rue de flandres paroisse de St Paul et de moi soussigné ce 17 Septembre 1657 (liste de noms et signature).re


22

Susanne Gondouin, veuve de Jean Bon, convoyeur demeurant à la Guillotière de Lyon, chez Claude Vachon Rentier des Dames de St Pierre dudit Lyon ayant une grande tumeur au bras, Monsieur Liard Médecin de l'hôpital de Lyon, Monsieur Barilliat, Monsieur la Barre ordonnèrent qu'on lui couperait le bras, lequel on lui prit par trois fois pour lui couper. Elle se voua à Notre Dame de l'osier, d'y venir faire une neuvaine, elle s'en est retourné guérie entièrement de son bras, ce qu'elle a affirmé par la part qu'elle prétend en paradis en présence de Messire Jean Lechere Bachelier et licencié (...) 17 Septembre 1657 (liste de noms et signature).


23

Jean Bon fils de Jean Bon convoyeur de la Guillotière de Lyon et de Susanne Gondouin, ayant une grande tumeur au col et affligé d'une hernie, Messieurs les Médecins de Lyon Liard, Barilliat et la Barre, lesquels ne lui voulaient faire aucun remède pour être des écrouelles. Sa mère le voua à Notre Dame de l'osier et promit d'y faire dire la sainte messe pour lui, et pour elle, et de faire une neuvaine et de jeuner trois vendredis au pain et à l'eau. Après laquelle, il se trouve guéri des ses écrouelles et de sa descente de boyaux, ce qu'il a affirmé avec sa Mère, en présence de Messire Pierre Julien Archiprêtre au diocèse de Grenoble et curé de Narpos, et d'honnête André Girard hôte du Chapeau Rouge de Lyon, Rue de flandres paroisse de St Paul, d'honnête Pierre Blain (...) 17 Septembre 1657 (liste de noms et signature).


24

Louise Charuys fille de Phillippe Charuys et de Dria Corbet de ville mandement de palanie, agée de vingt trois ans et de dix mois, laquelle ne voyait rien de sa naissance et qui la fallait conduire. Elle se vouait de faire une neuvaine à Notre Dame de l'osier, s'il lui plaisait de lui obtenir la vue, de peu à peu elle a recouvert sa vue, assistant à la sainte messe elle vit le calice et en après continuant sa dévotion, elle vit la sainte hostie, en action de grâce elle a commencé une autre neuvaine, s'en est retourné clair voyante, ce qu'elle a déclaré par son serment en présence de Messire Pierre Julien Archiprêtre au diocèse de Grenoble et curé de Narpos, Gabriel Heros (...) 19 Septembre 1657 (liste de noms et signature).


25

Laurence Obys veuve de Blaise Pise du [?] mandement d'Epinay, laquelle a déclaré avoir vu la susdite Louise Charuys qu'elle n'y voyait rien, que l'on la conduisait pour chercher sa vie, et qu'elle ne voyait pas l'argent que l'on lui donnait, ce qu'elle a attesté par son serment en présence de Messire Pierre Julien Archiprêtre au diocèse de Grenoble et curé de Narpos, Gabriel Heros (...) (liste de noms et signature).


26

Jean Gros greffier de Perieux en Bugey, lequel étant tombé en phtisie, sa fluxion étant si grande que quatre en quatre jours elle lui causait de très véhéemntes douleurs aux yeux, qui l'obligea de garder le lit plus de deux années, après s'est fait traiter par Messieurs les Médecins de Lyon, Guillemin de Rhodes, Gras et Fradel du Belay, ayant employé après lui tous leurs remèdes qu'ils jugeaient nécessaires pour son mal. Il n'en a reçu aucun soulagement, et se voyant toujours dans cette infirmité, sans espérance de vie, et ayant ouï parler des merveilles qu'opère journellement Notre Dame de l'osier, il s'y voua et fit une neuvaine chez lui, laquelle il jeuna au pain et à l'eau, et à cette intention fit quelques aumônes aux pauvres, et le deuxième jour il partit de chez lui, pour venir à Notre Dame de l'osier. Il y fit une autre neuvaine, aussitôt il fut soulagé entièrement de ses douleurs et de sa vue, ce qu'il a attesté par son serment, en rendant grâce à la Sainte Vierge, et c'est soussigné aux Messire Aymé Pichon curé de St Jean d'Avalanne, mandement du pont de Beau voisin, lequel certifie l'avoir vu dans ses infirmités, de Messire (...) 19 Septembre 1657 (liste de noms et signature).


27

Honnête François Michal apothicaire de Tullin, ayant demeuré malade cinq jours d'une fièvre continue, il lui survint une crise par sueur si copieuse [?] il se trouva sain quatre jours après il retomba dans une fièvre continue, avec des redoublements et inquiétudes [?], en sorte que l'ayant gardé quatre jours, il tomba dans syncopes et faiblesses si grandes qu'à peine lui pouvait on connaître s'il avait du pouls [?] Honnête Laurence Chastelard, femme d'honnête Louis Michal chirurgien de Tullin, Mère du susdit malade, avec la permission de son mari, le voua à Notre Dame de l'osier, et qu'elle avec lui [irait] à pied y faire une neuvaine et y offrir une [flambeau] de cire blanche; d'abord le voeur fait il perdit ses inquiétudes, sa fièvre et dormit toute la nuit et a recouvert sa santé pour témoignage de cette grâce, il s'est soussigné avec Louis Michal son père et Laurence Chastelard sa mère et moi (...) 26 Janvier 1658 (liste de noms et signature).


28

Gaspard Grippa fils de Michel Grippa et de Susanne Chanu de Chappeau Roulians ayant perdu la vue par la vérole et demeuré deux ans et demi en cet état, sa mère le voua à Notre Dame de l'osier et d'y aller à pied [neud], elle y fit un voyage sans qu'il eut recouvert sa vue et la confiance que la Sainte Vierge lui renderait. Elle y fit un troisième voyage et fit une neuvaine après laquelle il recouvra la vue, ce qu'elle a affirmé sur la part qu'elle prétend dans le paradis, en présence de Messire Barthélémy [?] et Docteur en Théologie, de Révérend père Simon Matthieu Religieux de ma Sainte Trinité de Thoulouse en languedoc (...) 12 Février 1658 (liste de noms et signature).


29

Elizabeau Margaron fille de feu Claude Margaron Maître pure [?] futaine de Lyon, et de de Mathurine Chabaux Mance en seconde Noces avec Jean Foytet aussi Maître futainie de Lyon demeurant à St Vincent à l'enseigne de la bouteille, agé de huit ans et huit mois, lui étant tombé à Pâques 1656 une fluxion sur le genoux droit qui l'empêchait de marcher qu'avec un bâton, laquelle lui causait telle douleur qu'elle ne pouvait dormir et empêchait les autres par ses cris, qui contraignit son beau-père et sa mère de la mettre à l'hôpital pour la faire traiter. Après y avoir fait tous les remèdes, Monsieur Garnie, Monsieur Lyar Médecins, et Monsieur de la Rose dirent tous qu'elle était estropiée et qu'il n'y avait que Dieu qui la puisse guérir, que le mal était [?], que c'était des écrouelles, une [louppe ?], après l'avoir exposé par trois diverses fois à l'hôpital, on l'a renvoya pour n'y avoir aucun remède. Sa mère la voua à Notre Dame de l'osier et d'y faire une neuvaine aussitôt qu'elle y fut arrivée elle quitta son bâton de marche sans douleur, ce qu'elle ne pouvait faire auparavant, que sa Mère a déclaré par son serment, et ses voisins Benoite Monte de Lyon de la rue de la bouteille, Anne de la Combe de Lyon rue de la monnaye proche de Pte [vogule ?] et des pères de l'oratoire, lesquelles toutes affirment l'avoir vue durant ce temps en cette infirmité de [?] de Lyon vers St Pierre. En présence de (...) (liste de noms et signature).


Notes du transcripteur du manuscrit

[] : texte original non déchiffré
() : rajout du transcripteur


Autres documents

  • Relation des miracles de Nostre-Dame de l'Ozier - Pierre de Boissac, 1659, Cote Bibliothèque de Lyon: 300006, In-Rec
  • Pélerinage à Notre-Dame de l'Osier - L.-T. Dassy O.M.I., 1837, Cote Bibliothèque de Lyon: SJA 227/52
  • Notre-Dame de l'Osier - L. Delarue O.M.I., 1980, Edts Lescuyer & fils, Lyon