Fouquier-Tinville

De Christ-Roi
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Fouquier-Tinville.JPG

Fouquier-Tinville (1746-1795)

Débauché, pilier de tripot et ivrogne.

Né à Hérouël en Picardie le 12 juin 1746, mort à Paris le 7 mai 1795, Fouquier-Tinville est issu d’une famille paysanne relativement aisée.

Il vient faire son droit à Paris et à l’issue de ses études, il entre comme clerc principal chez le célèbre procureur Cornulier.

Il achète ensuite la charge de procureur de son patron en 1773. Fouquier-Tinville se jette résolument dans la Révolution, participe à la journée du 14 juillet et se retrouve en 1792 commissaire du district de Saint-Merri.

Fouquier-Tinville, Accusateur Public au Tribunal Révolutionnaire.JPG


Il prépare le 10 août dans les bureaux mêmes de la Commune de Paris ; aussi est-il nommé directeur du jury d’accusation du tribunal criminel de Paris jusqu’à ce qu’il soit désigné, le 10 mars 1793, par Danton et par Robespierre comme substitut du procureur Faure. Ce dernier refusant sa charge, Fouquier-Tinville devient Accusateur du Tribunal criminel extraordinaire le 13 mars 1793.

Fouquier-Tinville loge désormais au Palais de Justice, il ne sort de la salle d’audience que pour rendre compte chaque soir au Comité de salut public des procès jugés dans la journée et prendre ses ordres pour le lendemain.

À l’audience, sans distinction d’opinions, de sexe, d’âge ou de classe, il refuse généralement d’accorder la parole et use même de facéties à l’encontre des futures victimes. Il ira jusqu’à proposer de monter une guillotine dans la salle même du tribunal...

Il requiert dans ces conditions la peine de mort contre Marie-Antoinette, Philippe Égalité, les vingt-deux députés girondins, Hébert, Danton, Camille Desmoulins et il a même le front de constater officiellement à la barre, au 10 thermidor, l’identité de son maître blessé qu’on va exécuter sans procès comme hors-la-loi: Robespierre. Durant dix-sept mois, il occupe ce siège, requérant et obtenant la mort de plus de deux mille personnes... dont la malheureuse Charlotte Corday.

Il est, cependant mis en accusation le 14 du même mois. Il se rend à la convention, apprend le décret et repart seul. Il peut s’échapper, se mettre à l’abris. Y songe-t-il ? Pas un seul instant ! Il va à la Conciergerie, se constitue prisonnier et se laisse écrouer.

Maintenant qu’on le sait tombé, la meute s’acharne sur lui. Billaud-Varenne qui a sa tête à sauver rejette toute la responsabilité sur Fouquier-Tinville. Collot d’Herbois, Barère, Vadier ainsi que tous les membres des Comités du gouvernement de la Terreur en feront autant.

En compagnie de trente autres accusés, le procès s’ouvre pour une durée de quarante cinq jours. Tous les dantonistes accourent pour venger leur chef. Mais il y a aussi tous ceux que la hache de la Terreur menaça, tous ceux-la qui, suspects, devinaient l’œil de la Loi ouvert sur leurs rapines, leurs concussions, leurs trahisons.

Pour excuser sa férocité, il déclare : "Je n’ai été que la hache de la Convention ; punit-on une hache ?". Que l’ex-Accusateur eût raison, c’est bien de cela que pouvaient redouter les gens commandés pour l’épuration thermidorienne...

Seize accusés furent condamnés à mort le 6 mai 1795 et exécutés le lendemain :

Fouquier-Tinville Accusateur public Hermann président Scellier vice-président Garnier-Launay, Foucault juges Leroy, Renaudin, Prieur, Chatelet, Girard, Vilate jurés Lanne adjoint à la commission de l’administration civile Vernay porte-clés au Luxembourg et à saint Lazare Boyenval, Benoit commissaires du Conseil exécutif Dupaumier administrateur de police