Deux cités

De Christ-Roi
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DEFINITION DES DEUX CITES PAR LEON XIII (Humanum genus)

"Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s'est misérablement séparé de Dieu auquel il était redevable de son appel à l'existence et des dons surnaturels, il s'est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l'un pour la vérité et la vertu, l'autre pour tout ce qui est contraire à la vertu et à la vérité. Le premier est le royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable Eglise de Jésus Christ, dont les membres, s'ils veulent lui appartenir du fond du coeur et de manière à opérer le salut, doivent nécessairement servir Dieu et son Fils unique, de toute leur âme, de toute leur volonté. Le second est le royaume de Satan. Sous son empire et en sa puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exemples de leur chef et de nos premiers parents, refusent d'obéir à la loi divine et multiplient leurs efforts, ici, pour se passer de Dieu, là pour agir directement contre Dieu.

"Ces deux royaumes, saint Augustin les a vus et décrits avec une grande perspicacité, sous la forme de deux cités opposées l'une à l'autre, soit par les lois qui les régissent, soit par l'idéal qu'elles poursuivent; et, avec un ingénieux laconisme, il a mis en relief dans les paroles suivantes le principe constitutif de chacune d'elles : "Deux amours ont donné naissance à deux cités : la cité terrestre procède de l'amour de soi porté jusqu'au mépris de Dieu; la cité céleste procède de l'amour de Dieu porté jusqu'au mépris de soi." Dans toute la suite des siècles qui nous ont précédés, ces deux cités n'ont pas cessé de lutter l'une contre l'autre, en employant toutes sortes de tactiques et les armes les plus diverses, quoique non toujours avec la même ardeur, ni avec la même impétuosité".

"A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s'être coalisés dans un immense effort, sous l'impulsion et avec l'aide d'une Société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la Société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions et ils rivalisent d'audace entre eux contre l'auguste majesté de Dieu. C'est publiquement, à ciel ouvert, qu'ils entreprennent de ruiner la sainte Eglise, afin d'arriver, si c'était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus Christ."

(Léon XIII, Lettre Encyclique Humanum genus, 1884.)

CONTENU DES DEUX CITES

a) Existence d'un DIEU personnel, intelligent et libre, transcendant du monde. a)' L'immanence de Dieu au coeur de l'homme et du monde; athéisme ou panthéisme qui divinise le monde, la créature; confond la créature avec Dieu le Créateur; fait du monde une apparence de divinité...

b) Dieu, cause efficiente de l'homme et du monde dont il tire du néant la réalité. b)' Le monde et l'homme faits de la substance de la divinité...

c) Dieu destine l'homme à la divinisation en lui donnant par grâce sanctifiante un destin qui dépasse toujours les exigences de son être. c)' L'homme est divinisé dans sa nature. L'homme est Dieu. La mesure et la règle de toute chose, de toute vérité...

d) L'homme, ayant perdu sa divinisation primitive (péché originel), peut la recouvrer en adhérant à JESUS-CHRIST, Dieu fait homme, qui, en vertu de sa passion et de sa mort, lui rend cette divinisation. d)' l'homme tire sa divinisation de soi-même, mais JESUS-CHRIST peut lui indiquer le chemin par là où la tirer de soi-même... L'homme est de soi, un gnostique; JESUS-CHRIST, premier gnostique, est un paradigme de la divinisation de l'homme.

e) JESUS-CHRIST a institué en l'Eglise, son corps mystique, un moyen de salut pour l'homme qui, par soi-même et de soi-même, vient en état de créature et de péché. L'homme de soi, va au péché et à la ruine. e)' L'homme se sauve par soi-même et en soi en s'en remettant à l'autonomie et à la liberté de sa réalité intérieure, qui est divine. Il n'a pas besoin de l'Eglise... Du moins d'une Eglise opposée au monde...

f) Il existe nécessairement, en vertu de l'ordre établi par Dieu, deux réalités, l'une qui ne sauve pas l'homme et l'autre qui le sauve. L'homme a dans la conjoncture actuelle deux dimensions, l'une profane et naturelle, l'autre sacramentelle et surnaturelle. f)' L'Eglise n'étant pas nécessaire au salut de l'homme, il n'existe pas d'autre réalité ni d'autre dimension que celle purement humaine et celle du monde.

g) L'Eglise existe comme isntitution hors et au-dessus du monde, en vertu des mérites de JESUS-CHRIST, ainsi qu'il est nécessaire pour sauver le monde. g)' Il n'existe pas de société transcendante à l'homme lui-même et au monde.

"[...) Quiconque nie l'Eglise doit nier le Christ et par là même nier Dieu. Ce qui [...] apparaît dans la dynamique des siècles, qui opère et réalise progressivement la logique de la cité du mal (voir les deux cités, Saint Augustin.) C'est ce qui se passe à la "Réforme" qui en niant l'Eglise a préparé et ouvert la voie à la négation du Christ et de Dieu ainsi qu'au processus actuel de sécularisation (voir laïcisme.)

(Source: Abbé Julio Meinvielle, De la Cabale au Progressisme, Editions Saint-Rémi, 1970, p. 34-35.)