Illustration des progrès et avantages d'une société laïque sans Dieu: Police : la main courante livre ses secrets...

De Christ-Roi
Aller à la navigation Aller à la recherche

Police: la main courante livre ses secrets

Police : la main courante livre ses secrets

le nouveau journal de bord informatisé des commissariats

DÉLINQUANCE Le Figaro décortique le nouveau journal de bord informatisé des commissariats. Un immense fichier de police qui dresse le portrait d'une société chaque jour plus violente.

Jean-Marc Leclerc [11 octobre 2005]

  • DIX suicides par jour recensés en moyenne par la police !
  • Mais aussi, chaque mois, 120 coups de feu,
  • 200 décès suspects,
  • des milliers de menaces et de coups portés dans le cercle familial ou entre voisins
  • et autant de voitures et de poubelles incendiées,
  • sans oublier les rixes sur la voie publique,
  • les bagarres entre automobilistes,
  • les rodéos automobiles à bord de voitures volées (voir l'infographie).

Voici pour la première fois le grand journal des événements qui ont mobilisé les services de police durant les huit derniers mois de l'année 2004, à raison de près de 7 000 interventions quotidiennes. Sollicités 24 heures sur 24, les hommes et les femmes en tenue déclarent aussi plus d'une intervention sur dix pour un «appel fantaisiste».

  • Et près de 50 appels par mois pour leur tendre un guet-apens !


Jusqu'alors, ces informations restaient pour l'essentiel consignées dans un registre papier à usage local. Mais la magie de l'informatique a opéré. Depuis l'an dernier, discrètement, tout ce que la police fait et apprend remonte à Paris, via les directions départementales de la sécurité publique. Ce système de fichiers mis en réseau constitue la nouvelle main courante des commissariats. Une mine de renseignements sur l'ambiance des quartiers, les conflits, les incivilités. «La main courante informatisée, c'est la vie des gens, le coeur de notre métier», résume Patrick Trotignon, secrétaire régional de Synergie-Officiers.


Pour Olivier, 38 ans, capitaine de police dans la grande couronne parisienne, la MCI sert avant tout d'«outil de pilotage». Son premier réflexe de la journée consiste à retracer les prises de service de ses hommes enregistrées dans l'ordinateur. Puis il épluche les comptes rendus d'intervention des patrouilles et les déclarations d'usagers, histoire de «prendre le pouls de la circonscription».

«o» pour dégât des eaux, «q» pour une affaire de moeurs


Les pages défilent sur l'écran. Ici, une femme rapporte les propos menaçants de son mari : «Je vais te tuer et je brûlerai la maison !» Là, une retraitée se plaint d'une voisine qui lui «lance des poils de chat». «Vous n'imaginez pas la violence dans les rapports entre les gens mais aussi le nombre de timbrés qui nous harcèlent», se désole le policier. «d» «o» «q» «Mais pas le correcteur orthographique !», «Avant l'informatique, la main courante était remplie par un vieux chef de poste qui savait rédiger», se souvient, nostalgique, l'officier de permanence.peste l'agent. pour affaire de moeurs. Un espace a été prévu pour le compte rendu du fonctionnaire. pour un dégât des eaux... et pour un différend, Dans le bureau d'à côté, un agent rentrant de mission tape consciencieusement sa fiche d'intervention sur son clavier. Chaque événement signalé correspond à un code : En un clic, il lance l'outil de recherche du nouveau logiciel. Il entre le nom d'un «client» bien connu de ses services. Toutes les fiches y faisant référence apparaissent à l'écran, du vol aux menaces réitérées contre un voisin. Au total, dix-sept mentions en quelques mois ! «C'est vrai, reconnaît-il, la nouvelle main courante nous flique un peu sur les horaires, mais cette machine nous fait aussi gagner un temps précieux pour les enquêtes. A condition qu'elle soit bien renseignée.»


A ce jour, la MCI est employée à 93% par les hommes de la sécurité publique. La préfecture de police de Paris l'a déjà déployée dans dix-sept arrondissements. Et la police aux frontières la teste dans plusieurs sites aéroportuaires comme Roissy ou Orly. Le ministre de l'Intérieur l'affirme : la main courante informatisée est un instrument destiné autant à améliorer la qualité du travail policier qu'à en assurer la transparence. Et le portrait est saisissant.

n L'intégralité des statistiques de la main courante www.lefigaro.fr

Chaque jour, 500 délits sans plainte

Chaque jour, 500 délits sans plainte Quand les violences familiales et les affaires mineures échappent à la statistique officielle.]

J.-M.L. [11 octobre 2005]

LA MAIN courante informatisée des commissariats n'est pas au bout de ses révélations. A en croire cet outil, en effet, 180 000 délits dont la police a connaissance échappent chaque année à la statistique officielle, faute de plainte, soit près de 500 par jour. Rapporté aux quelque 7 500 affaires signalées quotidiennement par la police aux procureurs, ce «chiffre gris» représente plus de 6% du total.


La moitié de ces 500 authentiques délits porte sur des coups et blessures ou des menaces à l'intérieur du cercle familial. La victime assure qu'elle ne veut pas engager de procédure. Et la police se montre compréhensive. Le cas le plus fréquent est celui de la femme battue qui vient signaler un incident dans la perspective d'un divorce.


Cette pratique est-elle compatible avec le discours officiel, qui met l'accent sur la nécessité de lutter contre les violences conjugales ? «Rien n'empêche le chef d'unité de signaler quand même l'affaire à la justice si les faits lui paraissent sérieux ou s'il y a réitération», se défend un chef de service. «Souvent, le conjoint violent est convoqué au commissariat», rappelle Martine Vellard, du syndicat Synergie.


Marge d'appréciation

la victime préfère ne pas porter plainte, par peur de l'institution judiciaire ou parce qu'elle se fait peu d'illusions sur les résultats de l'enquête

Mais il n'y a pas que les affaires de couple. L'autre moitié des 500 délits sans plainte porte souvent sur des affaires jugées sans envergure, comme des dégradations ou des vols sans grand préjudice. «Là aussi la victime préfère ne pas porter plainte, par peur de l'institution judiciaire ou parce qu'elle se fait peu d'illusions sur les résultats de l'enquête», confie le capitaine Vellard. D'une manière générale, pour les affaires mineures, la police pousse rarement la victime à engager une procédure.


«Il faut laisser à l'officier de police judiciaire une marge d'appréciation qui est celle du bon sens, estime un directeur départemental de la sécurité publique. Sinon, il n'y aurait plus qu'à installer des bornes de recueil des plaintes dans les commissariats, à l'instar de celles qui distribuent des billets dans les gares !»

57% des vols échappent à toute plainte, n'étant pas même signalés à la police...

En fin de semaine, l'Observatoire de la délinquance devrait publier une enquête sur les victimes, selon laquelle «57% des vols» échappent à toute plainte, n'étant même pas signalés à la police. Du chiffre gris au chiffre noir.

Télécharger le rapport (en PDF)

Le Figaro? dossiers, rédaction, main courante, synthèse

Conclusion

Dire merci à tous ceux, révolutionnaires et autres illuminés qui nous vantent (encore aujourd'hui...) cette société de consommation, libérale, tolérante et "démo(n)cratique". Le progrès est fantastique.