Volonté générale

De Christ-Roi
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La Loi (révolutionnaire) N'est PAS l'expression de la volonté générale!

La loi est l'expresion de la Volonté générale disaient depuis un demi siècle les Sophistes Montesquieu, d'Argenson, Voltaire, Voltaire... En réalité, la loi n'est pas l'expression de la Volonté générale car cette volonté générale n'est pas la volonté du plus grand nombre! Je cite A. Cochin:

"Rousseau l'a dit: La volonté générale n'est pas la volonté du nombre et a raison contre elle [!]; la liberté du citoyen n'est pas l'indépendance de l'homme et la supprime...

"Le vrai peuple en 1789 n'existe que virtuellement, dans la conscience ou l'imagination des "hommes libres", des "patriotes", dit-on alors, des "citoyens conscients", c'est-à-dire d'un petit nombre d'initiés, pris jeunes, entraînés sans répit, formés toute leur vie dans les sociétés philosophiques - les sociétés de pensée - à la discipline de la liberté. [...] Contre le commun des hommes, qui ne sont pas ces privilégiés de la conscience et de la raison, il est nécessaire d'employer la ruse et la force. C'est un devoir pour les initiés. Il faut les forcer d'être libres, a dit Rousseau (Contrat social, éd. Dreyfus-Brisac, p. 38). Les Jacobins de 1793 s'y prendront par la terreur; ceux de 1909, qui ont le temps de penser aux enfants, par l'enseignement forcé et la mainmise légale..." (Augustin Cochin, L'esprit du jacobinisme, PUF, Sociologies, Vendôme 1979, p. 96-97).

De même, Pierre Gaxotte explique que "la Volonté générale n'est pas la volonté du plus grand nombre, c'est la voix profonde de la Conscience humaine, telle qu'elle devrait parler en chacun de nous et telle qu'elle s'exprime par la bouche des citoyens les plus vertueux et les plus éclairés... Comment connaître la volonté générale dans les cas où elle n'est point expliquée ? Faudra-t-il assembler toute la nation à chaque évènement . Il le faudra d'autant moins qu'il n'est pas sûr que sa décision fût l'expression de la volonté générale... Aussi, de 1792 à 1795, le recours aux électeurs sera-t-il considéré comme le crime contre-révolutionnaire par excellence: ce serait un retour vers l'opinion de la masse, vers l'opinion réelle, vers l'opinion du plus grand nombre. En définitive, la Volonté générale se définit donc par la conformité à un système philosophique. Le vrai peuple est un être idéal qui n'existe que virtuellement dans la conscience des "hommes libres" comme on disait alors, c'est-à-dire d'un petit nombre d'initiés, entraînés sans répit au despotime de la liberté et c'est ainsi que la "volonté générale", par ruse, par crainte ou par force, asservit la "pluralité"... L'Etat prime la famille car l'Etat demeure et la famille se dissout". L'Etat est le maître des consciences car la justice, le bien public, l'obéissance aux lois, les vertus sociales et tous les devoirs de l'homme et du citoyen, il appartient au gouvernement d'en connaître... Sans pouvoir obliger personne à croire à ces dogmes, le peuple peut bannir de l'Etat quiconque ne les croit pas; il peut le bannir non comme impie, mais comme insociable, comme incapable d'aimer sincèrement les lois, la justice est d'immoler au besoin sa vie à son devoir. Que si quelqu'un, après avoir reconnu publiquement ces mêmes dogmes, se conduit comme ne les croyant pas, qu'il soit puni de mort... La République s'identifie avec une doctrine; la société est soumise à un dogme; le faire passer dans les faits, le traduire en actes, réorganiser le monde conformément à ses postulats: voilà la politique révolutionnaire. Sa première tâche et, pour ainsi dire, sa tâche unique, consiste à DETRUIRE et EMPECHER toute résurrection des organismes naturels qui jusque-là, encadraient et soutenaient les individus et qui sont désormais considérés comme oppressifs et immoraux... (Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 54-55).

L'abbé Barruel, fin XVIIIe siècle, explique qu'à la Révolution, l'opinion des Français était bien pour le Roi: ce sont les Francs-Maçons qui par tous les artifices de leurs sophismes ont travaillé dans les Loges à modifier cette opinion. Il dit qu'il connaissait "des Maçons qui dans le grade de Kadosch, avaient juré haine à tout culte & à tout Roi; qui peu d'instans après n'en oubliaient pas moins ce serment & n'en étaient pas moins décidés pour la Monarchie. L'esprit Français dans la plupart des Frères, l'emportait sur l'esprit maçonnique. L'opinion comme le coeur restait encore pour le Roi. Il fallait triompher de cette opinion dans l'esprit de ces Frères; il fallait pour cela toute la force des sophismes & toute l'illusion des Hiérophantes. C'était dans son grade d'Epopte que Weishaupt paraissait avoir épuisé son génie, pour faire passer ses élèves du mépris des Autels à la haine du Trône" (Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, P. Fauche Libraire, Hambourg 1799, t. V, p. 96-97).

Une tyrannie des "philosophes" sur la littérature (P. Gaxotte)

"Les 'philosophes' criaient à la tyrannie. La véritable tyrannie, nous dit Pierre Gaxotte, était celle qu'ils exerçaient sur la littérature!..." (Pierre Gaxotte, La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 71).

"Tavaillés par les libellistes, enflammés par des démonstrations théâtrales, les parlementaires excellèrent à dissimuler sous leurs tirades humanitaires et libérales les idées les plus arriérées et les intérêts les plus égoïstes... Ils parvinrent à faire échouer les plus utiles réformes parce qu'elles étaient contraires à leurs privilèges (droits acquis...) de classe, et en particulier l'égalité devant l'impôt amorcée plus d'une fois par le Roi depuis Louis XIV [capitation (impôt par tête, 1695), dixième (1710); vingtièmes (1771)...]. Ils paralysaient la monarchie et dénonçaient son immobilité. Ils attisaient la révolte et empêchaient d'y porter remède ! Admire qui voudra cette absurdité..." (Pierre Gaxotte, ibid., p. 73).

Pierre Gaxotte poursuit: (En 1789) "...Le parti libéral avait ses comités locaux: loges, académies, chambres de lecture, sociétés philosophiques et 'patriotiques' tenues en haleine depuis le début de 1788, exercées au maniement de l'opinion et à l'agitation des places publiques par un an de cris, de discours et de manifestations... [les marxistes reprendront le thème avec l'"agitation-propagande" ou "agit-prop"...]

"Merveilleux instruments de propagande et de combat, toutes ces organisations étaient déjà reliées par une correspondance incessante, un échange régulier de nouvelles et de brochures. Il suffisait de peu de chose pour emprisonner la France électorale dans les mailles de leur réseau" (Pierre Gaxotte, ibid., p. 99-100)...

"Réservoir inépuisable d'orateurs, de journalistes et de politiciens, les Sociétés établirent les modèles de cahiers, les répandirent dans les campagnes, préparèrent et dirigèrent les Assemblées électorales, firent exclure leurs adversaires, triompher leurs hommes, adopter leur programme..." (Pierre Gaxotte, ibid., p. 101).

Cela devait être çà la démocratie... Remarquez chers amis, aujourd'hui, rien n'a changé... On prend les mêmes et on recommence..

Que sont les sociétés de pensée vers 1750 ? (Jean Baechler)

Les sociétés de pensée vers 1750 sont "de petits groupements disséminés à travers toute la France, où l'on cause et où l'on ne se réunit que pour causer. Causer de quoi ? De tout et de rien, de science, d'agriculture, d'économie, de politique, de littérature, bref de tout ce que l'on a appelé la "philosophie" ou les "Lumières"... Causer importe surtout par ce qu'il exclut: l'action...

"Ces petites sociétés et ces académies ne prétendent en rien à l'action...

"Cette orientation particulière entraîne des conséquences inévitables et imperceptibles, du moins au début. Une première est liée au fait que la réalité n'est jamais prise en compte, puisqu'elle n'a pas à l'être... Il ne suit pas que l'on peut dire n'importe quoi, parce que les participants sont souvent gens intelligents et cultivés, qui ne supporteraient pas des sottises trop évidentes. Non, la conséquence est que les idées deviennent des idées pures. On ne s'occupe plus par exemple des libertés françaises (vraies, tangibles, concrètes), liées à une histoire séculaire, fondées sur des autonomies, des privilèges, animées par le sang de la vie. On cause de la Liberté avec majuscule, une pure abstraction, avec laquelle on ne peut entrer en contact que par l'intermédiaire des mots, non dans la réalité. De même, on se désintéresse des hommes et l'on se passionne pour l'homme, on méprise le peuple pour exalter le Peuple, et ainsi de suite... On caricaturerait à peine en disant que la société de pensée est une officine à produire des majuscules! (Jean Baechler, Préface d'A. Cochin, L'esprit du jacobinisme, PUF, Sociologies, Vendôme 1979, p. 11-12).