Michel De Jaeghere, Enquête sur la Christianophobie

De Christ-Roi
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Présentation de l'éditeur: Renaissance catholique

DeJaeghere-christianophobie.jpg « Nous savions depuis un certain temps que l'Église ne fait plus corps avec la société globale. Nous savions qu 'elle n 'a plus la place qu'elle a pu avoir dans la Cité. [...] Mais on peut se demander si depuis quelque temps, la situation de procès latent ne s'est pas aggravée. Les mots accusation, dérision, méfiance, occultation, ostracisme, soupçon traduiraient de façon approximative ce nouvel état défait. »

Cardinal Billé, 4 novembre 2000


Du scandale déclenché par la Passion de Mel Gibson à la révocation de Rocco Buttiglione, et de la sourde hostilité qui a accueilli l'élection du pape Benoît XVI à l'agression physique dont le recteur de Notre-Dame de Paris a fait l'objet, la haine que suscite le christianisme a pris la dimension d'un fait de société. Il était urgent qu'une enquête souligne l'ampleur du phénomène et montre la portée d'une « christianophobie » qui paraît avoir pris le relais du vieil anticléricalisme pour tenter de plier l'Église aux exigences de la société marchande.


Présentation de la librairie catholique

Français d’ascendance flamande, 48 ans, journaliste avec une formation de juriste et d’historien, Michel De Jaeghere est un des dirigeants du mouvement traditionaliste Renaissance catholique dont il publie les actes des universités d’été.


Son Enquête sur la christianophobie est publiée en même temps que le Nouvel Antichristianisme de son illustre aîné, René Rémond qui, lui-même, faisait suite à un ouvrage antérieur, L’anticléricalisme de 1815 à nos jours qu’il cite et discute abondamment. Que deux auteurs catholiques de tendance opposée se rencontrent sur le même sujet montre bien son actualité. M. De J. définit un phénomène socio-culturel dominant , dont les médias sont en grande partie responsables qui consiste à marginaliser les chrétiens et tout spécialement les catholiques , à les faire passer pour une minorité passéiste et sans avenir, à discréditer la doctrine qu’ils professent et à disqualifier la hiérarchie de l’Église. C’est l’objet de la première partie intitulée “L’enseignement du mépris” . Une seconde partie intitulée “La corruption du siècle” montre comment la promotion de pratiques sexuelles jadis interdites, la banalisation progressive de la pornographie, l’utilisation d’images provocantes en publicité, l’avortement présenté non comme un pis-aller dépénalisé, mais comme un droit fondamental de la femme, et la répression des opposants, les manifestations “gayes”, tout cela tend à présenter comme anormales la chasteté et la fidélité dans le mariage chrétien. Diverses initiatives, au nom de la laïcité, tendent à interdire toute “visibilité” sociale à la religion chrétienne. Il s’agit de convaincre les catholiques eux-mêmes de se contenter de la “sphère privée”, d’être catholiques à la maison et laïcs en public, et, au mieux, de jouer le rôle de “levain dans la pâte”.


Alors que René Rémond, dans ses entretiens avec Marc Leboucher sur Le nouvel antichristianisme, contradicteur du Traité d’athéologie de Michel Onfray, traite la question de façon très irénique sur un plan philosophique, M. De J. recense une multitude d’initiatives dont chacune peut paraître dérisoire, mais dont l’accumulation finit par créer un climat oppressant très significatif. Les acteurs actuellement au pouvoir de la révolution libertaire de mai 68, passés au capitalisme et à l’économie de marché n’ont conservé de leur passé que la haine de la civilisation chrétienne. Ils ont réussi à faire de la France un “désert spirituel”.

M. De J. s’interroge. Pourquoi le catholicisme est-il mis au ban de la société alors qu’il n’est plus en position dominante et que, dans ses représentants officiels, il s’est prêté à tous les compromis ? Pourquoi, de la part d’une Église en crise, tant de concessions à la démocratie pluraliste et relativiste n’ont-elles pas désarmé ses ennemis ? René Rémond aussi, et certains évêques se posent la question. Ils n’y apportent pas de réponse , ou des réponses , à ses yeux, dérisoires. Sa réponse à lui, c’est que la mort de l’anticléricalisme à la mode de 1905 laisse apparaître toute nue la haine du Christ lui-même. Plus que d’une christianophobie, il s’agit d’une christphobie.


Jacqueline Picoche.