Différences entre les versions de « Les guérisons du Roi »

De Christ-Roi
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"''Au sacre du roi à Reims, un homme d'Avesnes qui avait des écrouelles terribles alla se faire toucher du roi. Il guérit absolument. J'entendis dire cela. Je fis faire une procédure et information de son état précédent et subséquent, le tout bien légalisé. Cela fait, j'envoyai les preuves de ce miracle à M. de la Vrillière, secrétaire d'Etat de la province'' (I, 201)."  
 
"''Au sacre du roi à Reims, un homme d'Avesnes qui avait des écrouelles terribles alla se faire toucher du roi. Il guérit absolument. J'entendis dire cela. Je fis faire une procédure et information de son état précédent et subséquent, le tout bien légalisé. Cela fait, j'envoyai les preuves de ce miracle à M. de la Vrillière, secrétaire d'Etat de la province'' (I, 201)."  
  
([[Argenson|marquis d'Argenson]] cité in [[Mgr Delassus| Mgr Delassus]], ''L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat'', Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux [http://editions.saint-remi.chez.tiscali.fr/  ESR], Cadillac 2000, p. 18-219.)
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([[Argenson|Marquis d'Argenson]] cité in [[Mgr Delassus| Mgr Delassus]], ''L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat'', Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux [http://editions.saint-remi.chez.tiscali.fr/  ESR], Cadillac 2000, p. 18-219.)

Version du 1 mars 2006 à 18:46

"Le Roi est une personne ecclésiastique" (Frantz Funck-Brentano)

La fonction royale est une fonction divine

"Tel a donc été essentiellement le roi de France: un justicier et qui, non seulement rend la justice, mais est la source de toute justice dans son royaume comme un père dans sa famille. Et les fonctions judiciaires avaient entre ses mains d'autant plus d'autorité, qu'elles y paraissaient surnaturelles et presque divines.

"La monarchie de Hugues Capet, écrit Achille Luchaire, est la royauté de caractère sacerdotal: le roi est un ministre de Dieu". "La fonction royale, dit-il encore, est une mission divine". Suger représente Louis VI comme "le vicaire de Dieu dont il porte la vivante image en lui-même".

"Au XVe siècle encore, on regardait le roi comme la première personne ecclésiastique. Le peuple se précipitait sur le passage du roi pour toucher le bas de sa robe comme une relique.

"C'est la vérité, dit Saint-Gelais en parlant de Louis XII, que par tous les lieux où le roi pasait, les gens, hommes et femmes, s'assemblaient de toutes parts et couraient après lui trois et quatre lieues, et quand ils pouvaient atteindre à toucher à sa mule ou à sa robe, ou quelque chose du sien, ils baisaient leurs mains et s'en frottaient le visage d'aussi grande dévotion qu'ils eussent fait d'un reliquaire".

"Le moine Yves de Saint-Denis, qui assista à la mort de Philippe le Bel, a laissé la relation des dernières paroles que le roi expirant dit à son fils aîné qu'il avait coutume de prononcer quand il les touchait. Semblablement il lui dit que c'était à grande révérence, pureté et sainteté qu'il devait ainsi toucher les infirmes, nettoyé de conscience et de mains" (Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 230-231).

        Saint-Louis guérissant les écrouelles, Le roi te touche, Dieu te guérit....jpg
        Une illustration de Saint-Louis guérissant les écrouelles: "Le roi te touche, Dieu te guérit"


C'est un fait constant, appuyé sur le témoignage d'un grand nombre de théologiens, d'historiens et de médecins, que les rois légitimes de la France ont joui de ce privilège de guérir les écrouelles

"Le vénérable Guibert, abbé au monastère de Saint-Marc à Nogent-sur-Coucy, dans le diocèse de Laon une les lumières de l'Eglise de France au commencement du XIIe siècle, parle en ces termes de cette pérogative: "Que dirais-je du miracle journalier (ce miracle n'était point borné aux jours du sacre) que NOUS VOYONS opérer à notre maître Louis? J'ai vu ceux qui ont des écrouelles au cou ou ailleurs, se presser en foule autour de lui, afin qu'il les touchât en les marquant du signe de la croix; j'étais à ses côtés, et je voulais les en empêcher, mais lui, avec sa bonté naturelle, leur tendait doucement la main et il faisait sur eux le signe de la croix avec beaucoupd 'humilité." Il ajoute que le roi philippe, père de Louis, avait d'abord exercé, "avec la même facacilité ce glorieux pouvoir.". "J'ignore ajoute-t-il, quelles fautes le lui firent perdre."

Guillaume de Nangis rapporte rapporte qu'aux paroles utilisées : Le roi te touche, Dieu te guérisse, dites pour la guérison des scrofuleux "desquels Dieu a accordé aux rois de France une grâce singulière", le roi saint Louis avait coutume d'ajouter le signe de la croix aprce qu'il désirait que la guérison fût attribuée au signe salutaire de la Rédemption. Ce qui continua d'être obéservé dans la suite.

Etienne de Coucy, savant moine de Corbie en 1400, dans son Histoire manuscrite du roi de France, dit : Est veritas quod innumerabiles sic de hac infirmitate fucrunt sanati per plures reges Franciae.

Guiart, le poète-soldat, chante ainsi ces guérisons :

 Tout seulement par le touchier
 Sans emplastre dessus couchier
 Ce qu'autres roys ne peuvent faire.

Le moine Ives de Saint-Denis a laissé la relation des dernières paroles de Philippe le Bel expirant à son fils aîné : "Devant le confesseur, seul, secrètement, lui enseigna comment il devait faire pour toucher les malades, et les paroles saintes lui enseigna qu'il avait coutume de prononcer quand il les touche. Semblablement, il lui dit que c'était à grande révérence, sainteté et pureté qu'il devait ainsi toucher les infirmes, nettoyé de conscience et de mains."


     Henri IV touche les escrouelles.jpg
       Henri IV touche les escrouelles

André du Laurens, que le Livre de Raison publié par Charles Ribbes a montré dans le cadre d'une famille si honnête et si chrétienne, étant le premier médecin d'Henri IV, apporte son témoignage en ces termes: "N'est-ce pas une chose merveilleuse qu'une maladie rebelle et souvente fois incurable soit parfaitement guérie par le seul attouchement des rois très chrétiens et par quelques paroles prononcées de leur bouche."

( Mgr Delassus, L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat, Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux ESR, p. 216-218.)

Déroulement du pélerinage de Corberry, au diocèse de Laon que le roi faisait après le sacre

"Le pélerinage de Corberry, au diocèse de Laon que le roi faisait après le sacre, se passait ainsi: les moines allaient processionnellement à la rencontre du roi; ils lui remettaient entre les mains la tête de Saint Marcoul, que le prince portait lui-même à l'église et replaçait sur l'autel. Le lendemain, le roi, après avoir entendu la messe et prié, touchait le visage des malades, en faisant sur eux le signe de la croix et en prononçant ces aproles: "Le roi te touche, Dieu te guérit." Les malades devaient faire une semaine de jeûne et de retraite."

( Mgr Delassus, L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat, Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux ESR, note 1, p. 218.)

"Louis XIV et Louis XV opérèrent des guérisons de scrofules et d'écrouelles" (Frantz Funck-Brentano)

Louis XIV et Louis XV opérèrent des guérisons de scrofules et d'écrouelles dont nous avons de nombreux procès-verbaux.

"On voit le roi accomplir ce prodige, non seulement dans son royaume - lisons-nous dans la relation de la légation Chiggi à Paris en 1604 - mais dans les Etats étrangers.

"Aussi, quand le roi Jean Ier demeura prisonnier à Londres après Crécy et François Ier détenu à Madrid après Pavie, Anglais et Espagnols s'empressèrent-ils de profiter de la bonne fortune qui mettait parmi eux un personnage dont les mains chassaient les maladies.

"Le Bolonais Locatelli, d'une part, et de l'autre un Allemand, le docteur Nemeitz, donnent la description de la cérémonie à Paris, à laquelle ils ont assisté. Elle se déroule dans les longues salles voûtées, au rez-de-chaussée du Louvre, où se trouve aujourd'hui le musée des Antiques. Les malades atteints de scrofules ou d'écrouelles, sont rangés sur deux files. Louis XIV pose la main sur la tête de chacun et dit:

"'- Dieu le guérisse'".

"Puis il l'embrasse. Il y avait là des centaines de malheureux, on en compta jusuq'à huit cents un même jour, atteints de ces maladies de peau. On les avait assurément lavés au préalable; pour arriver au bout il n'en fallait pas moins au roi un bon estomac. Il est bien curieux que cette cérémonie n'ait été accompagnée d'aucun rite religieux, mais ait été marquée au contraire d'un caractère militaire. Elle se développait au bruyant roulement des tambours de la garde suisse. Quel vacarme sous les voûtes nues et sonores des longues galeries!

"Après la cérémonie dans la cathédrale de Reims où il venait d'être sacré roi de France (octobre 1723), Louis XV, âgé de treize ans, conformément à l'usage traditionnel se rendit à l'église abbatiale de Saint-Rémi pour y entendre la messe. Au long du parcours, où l'on avait tendu les tapisseries de la Couronne, les gardes suisses et françaises faisaient la haie. Les grenadiers à cheval, les mousquetaires blancs et les mousquetaires noirs, ainsi nommés de la robe de leurs montures, ouvraient la marche, suivis des chevaux légers; puis la prévôté de l'Hôtel marchant à pied. Les seigneurs de la Cour, couverts de soie et de dentelles, sur leurs chevaux richement harnachés précédaient les trois destriers du roi, qui allaient sans cavalier, conduits par la bride, sous des carapaçons de velours bleu, brodés d'or et d'argent, puis douze pages à cheval, et les trompettes de la chambre, les cent Suisses avec leurs fraises de toile à plusieurs rangs, hallebarde sur l'épaule. Immédiatement devant le roi, chevauchait le prince Charles de Lorraine, premier écuyer; enfin le jeune roi Louis XV, en habit de velours rubis, brodé d'or: il était charmant, avec sa jolie figure encadrée de boucles claires et ses grands yeux bleus. Les rênes de son cheval étaient tenues par deux écoyers; six gardes écossaises marchaient sur les côtés. Le cortège se fermait par les gendarmes de la Garde.

"On avait hésité à imposer au jeune prince la cérémonie des écrouelles à cause de la fatigue extrême qu'elle devait lui occasionner; après quoi l'on avait reconnu qu'il était impossible de la supprimer, la tradition l'imposait. Aussi bien les malades s'étaient faits transporter à Reims de tous les points de la France.

"Le 29 octobre après avoir entendu la messe en l'abbaye de Saint-Rémi, le jeune roi passa dans le grand parc qui l'avoisinait. Sur les deux côtés des longues avenues, au pied des ormes séculaires dont les feuilles jaunies couvraient déjà le sol d'un tapis troué, les malades, scrofuleux et paralytiques, étaeint rangés en files, au nombre de deux mille environ. Louis XV parut, sous un manteau de drap d'or où se détachait le cordon bleu clair de l'ordre du Saint-Esprit, et l'insigne, une combe aux ailes éployées, étincelant de diamants. Les deux huissiers de la Chambre, en pourpoint de satin blanc, en mantelet de velours blanc noué de rubans d'argent, en toque de satin blanc empanachée de plumes blanches, leurs masses d'or sur l'épaule, marchaient devant lui. Les huiles du sacre venait de le sanctifier. Il s'arrêta devant chacun des malades et, lui touchant doucement la joue du revers de la main, il dit:

Le Roi touche les malades.jpg

"'- Le Roi te touche, Dieu te guérisse'.

"Le grand aumônier, qui suivait, mettait à chacun une piécette d'argent dans la main, cependant que les tambours des Suisses roulaient comme le tonnerre.

"Peu après, les intendants des diverses provinces faisaient parvenir à la cour des certificats attestant un certain nombre de guérisons"

(Source: Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 231-233).


A tous ces témoignages, ajoutons celui d'un ami de Voltaire, le marquis d'Argenson

"Au sacre du roi à Reims, un homme d'Avesnes qui avait des écrouelles terribles alla se faire toucher du roi. Il guérit absolument. J'entendis dire cela. Je fis faire une procédure et information de son état précédent et subséquent, le tout bien légalisé. Cela fait, j'envoyai les preuves de ce miracle à M. de la Vrillière, secrétaire d'Etat de la province (I, 201)."

(Marquis d'Argenson cité in Mgr Delassus, L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat, Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux ESR, Cadillac 2000, p. 18-219.)