Différences entre les versions de « Le rosaire »

De Christ-Roi
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==Introduction==
 
==Introduction==
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Extrait d'un entretien de soeur Lucie de Fatima avec le père Fuentès, le 26 décembre 1957 :
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:« La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème – dis-je – si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes. »
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Bien sûr, la prière la plus efficace pour toucher le Coeur de Dieu est sans aucun doute la prière liturgique : la sainte Messe entourée de l’Office divin (le bréviaire récité par les prêtres et les religieux). Le Rosaire n’a jamais prétendu remplacer la liturgie. Mais inversement, la liturgie ne supprime pas le Rosaire qui a un
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caractère propre et irréductible.
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==Histoire==
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===Des roses our un rosaire===
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Au Moyen Age, la contemplation de la Vierge Marie, de ses privilèges et des bienfaits qu’elle accorde à ses enfants, est considérée comme une joie surpassant toutes les joies. C’est cette piété joyeuse des « Saluts Notre-Dame » qui donnera le nom de Rosaire. Au Moyen Age, le symbole de la joie est en effet la rose. Se couronner le front de roses (d’un « chapelet », ou petit chapeau, de roses) est signe de joie. La Vierge Marie est même appelée « un jardin de roses ». Or, en latin médiéval, jardin de roses se dit ''rosarium''.
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On avait la conviction qu’à chaque salutation, la Vierge Marie elle-même ressentait comme un nouvel écho de la joie de l’Annonciation. Il ne s’agissait plus seulement de se réjouir soi-même à la pensée de Notre-Dame, on voulait aussi réjouir le Coeur de Marie lui-même. Les « Saluts Notre-Dame » sont alors conçus comme autant de roses
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spirituelles qu’on présente à la Vierge Marie en lui tressant une couronne, un chapelet. En retour, la Vierge pose sur la tête de ses enfants un invisible diadème de roses, de grâces spirituelles.
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===Comment est né l’Ave Maria ? ===
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Dans cette ferveur à saluer Notre-Dame, on ne s’étonnera pas que la salutation la plus populaire ait été tirée directement de l’Évangile, des épisodes de l’Annonciation et de la Visitation qui étaient dans tous les esprits :
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:« Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre (toutes) les femmes » (Lc 1, 28).
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:« Vous êtes bénie entre (toutes) les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni » (Lc 1, 42).
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Ces deux salutations constituèrent la première partie de l’Ave Maria. Elles se joignirent aux alentours du XIe siècle, selon l’opinion commune.
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Au commencement du XVIIe siècle, la seconde partie de l’Ave Maria (« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ») n’était pas encore d’un usage général, et l’Ave demeurait souvent incomplet, ne comportant que la première partie.
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===L’institution du Rosaire par saint Dominique===
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On demanderait en vain aux écrivains des XIIIe et XIVe siècles une mention spéciale et circonstanciée de l’institution du Rosaire par saint Dominique. Ce n’était pas le genre littéraire de l’époque. Ces écrivains étaient plus soucieux d’édifier leurs lecteurs – ce qui est le plus important – que de faire oeuvre scientifique. Les origines du Rosaire sont alors comme recouvertes d’une ombre mystérieuse. La Providence l’a voulu ainsi, n’en
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déplaise aux rationalistes modernes. C’est un secret entre la Vierge Marie et son serviteur Dominique.
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Mais ce serait une formidable impiété et une étonnante absence de bon sens et de raison de se servir de cette ombre pour dénier à saint Dominique l’invention de cette prière :
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* formidable impiété car l’institution du Rosaire par saint Dominique appartient à la tradition la plus assurée, non seulement de l’Ordre dominicain, mais surtout de l’Église romaine. C’est l’argument majeur.
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* absence de bon sens et de raison, car les documents des XIIIe et XIVe siècles offrent des indications si nombreuses et si évidentes qu’elles suffisent pour donner à l’institution du Rosaire une place qui n’est ni antérieure ni postérieure à saint Dominique.
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====D'après la tradition de l’Église romaine====
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Citons d’abord la bulle Consueverunt romani Pontifices (1569) du pape saint Pie V. Il y écrit très clairement que saint Dominique a « inventé et propagé ensuite dans toute la sainte Église romaine un mode de prière, appelé Rosaire ou psautier de la bienheureuse Vierge Marie, qui consiste à honorer la bienheureuse Vierge par la récitation de cent cinquante Ave Maria, conformément au nombre des psaumes de David, en ajoutant à chaque dizaine d’Ave l’Oraison dominicale et la méditation des mystères de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».
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Dans la bulle Monet Apostolus (1573) qui instituait la solennité du saint Rosaire, le pape Grégoire XIII rappelle que saint Dominique « institua, pour détourner la colère de Dieu et obtenir le secours de la bienheureuse Vierge, cette pratique si pieuse qu’on appelle le Rosaire ou le psautier de Marie ».
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En 1724, des contradicteurs ayant mis en cause l’attribution du Rosaire à saint Dominique, Benoît XIII demanda à la congrégation des Rites d’étudier la question. Le promoteur de la foi Prospero Lambertini, futur Benoît XIV, se plaçant sur le terrain solide de la tradition romaine, réduisit à néant les objections contraires. Le 26 mars 1726,
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Benoît XIII rendit obligatoires les leçons du bréviaire romain, aux matines de la fête du 7 octobre, enseignant que « Marie recommanda [à saint Dominique] de prêcher le Rosaire au peuple, lui faisant entendre que cette prière serait un secours exceptionnellement efficace contre les hérésies et les vices ». Benoît XIV, ayant pris connaissance des
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objections faites contre l’attribution du Rosaire à saint Dominique, déclare la tradition romaine fondée sur les bases les plus solides – validissimo fundamento –, et il répond aux adversaires : « Vous nous demandez si réellement saint Dominique est l’instituteur du Rosaire. Vous vous déclarez perplexes et pleins de doutes sur ce point. Mais que faites-vous de tant d’oracles des souverains pontifes, de Léon X, de Pie V, de Grégoire XIII, de Sixte V, de Clément VIII, d’Alexandre VII, d’Innocent XI, de Clément XI, d’Innocent XIII, de Benoît XIII et d’autres encore, tous unanimes pour attribuer à saint Dominique l’institution du Rosaire ? »
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====D'après des documents des XIIIe et XIVe siècles ====
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— Apparition d’une nouvelle coutume :
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Nous avons trouvé dans les « Saluts Notre-Dame » l’origine lointaine du chapelet. Cependant, il est facile de démontrer que la coutume de réciter un nombre précis d’Ave Maria n’était pas accréditée, moins encore universelle, qu’en un mot elle ne constituait pas une institution avant l’époque de saint Dominique, tout simplement parce qu’aucun document ni aucune tradition n’en fait état.
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Mais il est étonnant – et probant – de constater qu’à partir de saint Dominique, les signes de cette dévotion devenue celle de tous, des personnes cultivées et des simples, du cloître comme du monde, se multiplient de mille manières dans les archives de l’époque.
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Ainsi le nombre de 50 et de 150 Ave Maria se reproduit dans les archives avec un ensemble tout à fait significatif. « Les documents affluent pour prouver que dans les couvents et monastères de l’Ordre dominicain, dès le XIIIe siècle, on récitait des suites d’Ave Maria, soit 50, soit 150, soit 1000. [...] Qui a donné aux dominicains et dominicaines du XIIIe et du XIVe siècles cette dévotion ? N’est-ce pas celui qui a fondé l’Ordre, Dominique de Guzman ? <ref>Père MORTIER O.P., Histoire abrégée de l’Ordre dominicain en France, Tours, Mame, 1920, Première période IV, p. 8.</ref>». Citons aussi ce beau témoignage sur le roi saint Louis : « Li saint roi s’agenoilloit chascun jour au soir cinquante foiz, et à chascune foiz se levait tout droit et donc se regenoilloit, et à chascune foiz que il s’agenoilloit, il disoit moult à loisir, un Ave Maria <ref>Père DANZAS O.P.,''Études sur les temps primitifs de l’Ordre de Saint-Dominique'', Paris, Oudin frères, 1877, t. 4, p. 402</ref> ».
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A la même époque, l’usage des grains enfilés envahit tous les rangs de la société. A Paris, il n’y a pas moins de trois corporations industrielles occupées à la fabrication de cet article 4. Un autre fait intéressant et révélateur concerne Romée de Livia, disciple immédiat de saint Dominique. On lit dans les anciennes chroniques que le bienheureux, clerc très lettré puisqu’il est successivement prieur du couvent de Lyon puis provincial de
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Provence, et enfin prieur de Bourges, « mourut en serrant très fortement dans ses mains la corde à noeuds sur laquelle il comptait ses Ave Maria, méditant et inculquant aux religieux cette dévotion à la sainte Vierge et à l’Enfant-Jésus 5 ». Ce fait montre que, dès le début, les premiers prêcheurs se montrent très zélés à répandre la dévotion de saint Dominique au Rosaire. Les dominicains, dispersés aux quatre coins de la Chrétienté, auront une influence décisive dans l’expansion du Rosaire et sa pénétration dans toutes les classes de la société. Le R.P. Mortier O.P., historien éminent de l’Ordre dominicain,
  
  
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==Notes==
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==Liens==
 
==Liens==
 
*[http://www.santorosario.net/francais Le saint rosaire]
 
*[http://www.santorosario.net/francais Le saint rosaire]
 
*[[Méthodes pour réciter le Rosaire (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort) | Méthodes pour réciter le Rosaire]]
 
*[[Méthodes pour réciter le Rosaire (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort) | Méthodes pour réciter le Rosaire]]

Version du 21 août 2006 à 17:22

Introduction

Extrait d'un entretien de soeur Lucie de Fatima avec le père Fuentès, le 26 décembre 1957 :

« La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème – dis-je – si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes. »

Bien sûr, la prière la plus efficace pour toucher le Coeur de Dieu est sans aucun doute la prière liturgique : la sainte Messe entourée de l’Office divin (le bréviaire récité par les prêtres et les religieux). Le Rosaire n’a jamais prétendu remplacer la liturgie. Mais inversement, la liturgie ne supprime pas le Rosaire qui a un caractère propre et irréductible.


Histoire

Des roses our un rosaire

Au Moyen Age, la contemplation de la Vierge Marie, de ses privilèges et des bienfaits qu’elle accorde à ses enfants, est considérée comme une joie surpassant toutes les joies. C’est cette piété joyeuse des « Saluts Notre-Dame » qui donnera le nom de Rosaire. Au Moyen Age, le symbole de la joie est en effet la rose. Se couronner le front de roses (d’un « chapelet », ou petit chapeau, de roses) est signe de joie. La Vierge Marie est même appelée « un jardin de roses ». Or, en latin médiéval, jardin de roses se dit rosarium.


On avait la conviction qu’à chaque salutation, la Vierge Marie elle-même ressentait comme un nouvel écho de la joie de l’Annonciation. Il ne s’agissait plus seulement de se réjouir soi-même à la pensée de Notre-Dame, on voulait aussi réjouir le Coeur de Marie lui-même. Les « Saluts Notre-Dame » sont alors conçus comme autant de roses spirituelles qu’on présente à la Vierge Marie en lui tressant une couronne, un chapelet. En retour, la Vierge pose sur la tête de ses enfants un invisible diadème de roses, de grâces spirituelles.


Comment est né l’Ave Maria ?

Dans cette ferveur à saluer Notre-Dame, on ne s’étonnera pas que la salutation la plus populaire ait été tirée directement de l’Évangile, des épisodes de l’Annonciation et de la Visitation qui étaient dans tous les esprits :

« Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre (toutes) les femmes » (Lc 1, 28).
« Vous êtes bénie entre (toutes) les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni » (Lc 1, 42).

Ces deux salutations constituèrent la première partie de l’Ave Maria. Elles se joignirent aux alentours du XIe siècle, selon l’opinion commune.

Au commencement du XVIIe siècle, la seconde partie de l’Ave Maria (« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ») n’était pas encore d’un usage général, et l’Ave demeurait souvent incomplet, ne comportant que la première partie.


L’institution du Rosaire par saint Dominique

On demanderait en vain aux écrivains des XIIIe et XIVe siècles une mention spéciale et circonstanciée de l’institution du Rosaire par saint Dominique. Ce n’était pas le genre littéraire de l’époque. Ces écrivains étaient plus soucieux d’édifier leurs lecteurs – ce qui est le plus important – que de faire oeuvre scientifique. Les origines du Rosaire sont alors comme recouvertes d’une ombre mystérieuse. La Providence l’a voulu ainsi, n’en déplaise aux rationalistes modernes. C’est un secret entre la Vierge Marie et son serviteur Dominique.


Mais ce serait une formidable impiété et une étonnante absence de bon sens et de raison de se servir de cette ombre pour dénier à saint Dominique l’invention de cette prière :

  • formidable impiété car l’institution du Rosaire par saint Dominique appartient à la tradition la plus assurée, non seulement de l’Ordre dominicain, mais surtout de l’Église romaine. C’est l’argument majeur.
  • absence de bon sens et de raison, car les documents des XIIIe et XIVe siècles offrent des indications si nombreuses et si évidentes qu’elles suffisent pour donner à l’institution du Rosaire une place qui n’est ni antérieure ni postérieure à saint Dominique.


D'après la tradition de l’Église romaine

Citons d’abord la bulle Consueverunt romani Pontifices (1569) du pape saint Pie V. Il y écrit très clairement que saint Dominique a « inventé et propagé ensuite dans toute la sainte Église romaine un mode de prière, appelé Rosaire ou psautier de la bienheureuse Vierge Marie, qui consiste à honorer la bienheureuse Vierge par la récitation de cent cinquante Ave Maria, conformément au nombre des psaumes de David, en ajoutant à chaque dizaine d’Ave l’Oraison dominicale et la méditation des mystères de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».


Dans la bulle Monet Apostolus (1573) qui instituait la solennité du saint Rosaire, le pape Grégoire XIII rappelle que saint Dominique « institua, pour détourner la colère de Dieu et obtenir le secours de la bienheureuse Vierge, cette pratique si pieuse qu’on appelle le Rosaire ou le psautier de Marie ».


En 1724, des contradicteurs ayant mis en cause l’attribution du Rosaire à saint Dominique, Benoît XIII demanda à la congrégation des Rites d’étudier la question. Le promoteur de la foi Prospero Lambertini, futur Benoît XIV, se plaçant sur le terrain solide de la tradition romaine, réduisit à néant les objections contraires. Le 26 mars 1726, Benoît XIII rendit obligatoires les leçons du bréviaire romain, aux matines de la fête du 7 octobre, enseignant que « Marie recommanda [à saint Dominique] de prêcher le Rosaire au peuple, lui faisant entendre que cette prière serait un secours exceptionnellement efficace contre les hérésies et les vices ». Benoît XIV, ayant pris connaissance des objections faites contre l’attribution du Rosaire à saint Dominique, déclare la tradition romaine fondée sur les bases les plus solides – validissimo fundamento –, et il répond aux adversaires : « Vous nous demandez si réellement saint Dominique est l’instituteur du Rosaire. Vous vous déclarez perplexes et pleins de doutes sur ce point. Mais que faites-vous de tant d’oracles des souverains pontifes, de Léon X, de Pie V, de Grégoire XIII, de Sixte V, de Clément VIII, d’Alexandre VII, d’Innocent XI, de Clément XI, d’Innocent XIII, de Benoît XIII et d’autres encore, tous unanimes pour attribuer à saint Dominique l’institution du Rosaire ? »


D'après des documents des XIIIe et XIVe siècles

— Apparition d’une nouvelle coutume :

Nous avons trouvé dans les « Saluts Notre-Dame » l’origine lointaine du chapelet. Cependant, il est facile de démontrer que la coutume de réciter un nombre précis d’Ave Maria n’était pas accréditée, moins encore universelle, qu’en un mot elle ne constituait pas une institution avant l’époque de saint Dominique, tout simplement parce qu’aucun document ni aucune tradition n’en fait état.


Mais il est étonnant – et probant – de constater qu’à partir de saint Dominique, les signes de cette dévotion devenue celle de tous, des personnes cultivées et des simples, du cloître comme du monde, se multiplient de mille manières dans les archives de l’époque.


Ainsi le nombre de 50 et de 150 Ave Maria se reproduit dans les archives avec un ensemble tout à fait significatif. « Les documents affluent pour prouver que dans les couvents et monastères de l’Ordre dominicain, dès le XIIIe siècle, on récitait des suites d’Ave Maria, soit 50, soit 150, soit 1000. [...] Qui a donné aux dominicains et dominicaines du XIIIe et du XIVe siècles cette dévotion ? N’est-ce pas celui qui a fondé l’Ordre, Dominique de Guzman ? [1]». Citons aussi ce beau témoignage sur le roi saint Louis : « Li saint roi s’agenoilloit chascun jour au soir cinquante foiz, et à chascune foiz se levait tout droit et donc se regenoilloit, et à chascune foiz que il s’agenoilloit, il disoit moult à loisir, un Ave Maria [2] ».


A la même époque, l’usage des grains enfilés envahit tous les rangs de la société. A Paris, il n’y a pas moins de trois corporations industrielles occupées à la fabrication de cet article 4. Un autre fait intéressant et révélateur concerne Romée de Livia, disciple immédiat de saint Dominique. On lit dans les anciennes chroniques que le bienheureux, clerc très lettré puisqu’il est successivement prieur du couvent de Lyon puis provincial de Provence, et enfin prieur de Bourges, « mourut en serrant très fortement dans ses mains la corde à noeuds sur laquelle il comptait ses Ave Maria, méditant et inculquant aux religieux cette dévotion à la sainte Vierge et à l’Enfant-Jésus 5 ». Ce fait montre que, dès le début, les premiers prêcheurs se montrent très zélés à répandre la dévotion de saint Dominique au Rosaire. Les dominicains, dispersés aux quatre coins de la Chrétienté, auront une influence décisive dans l’expansion du Rosaire et sa pénétration dans toutes les classes de la société. Le R.P. Mortier O.P., historien éminent de l’Ordre dominicain,


Méthode

Au cours de la récitation du rosaire, on récite les prières suivantes:


Le rosaire débute par la prière du Credo, suivie par celle du Pater, suivie par trois Ave et un Gloria

Prières
Pater
3 Ave
Gloria


Ensuite, le rosaire continue par l'enchainement des trois séries des mystères joyeux, douloureux et glorieux. Si on ne récite qu'une seule série, on parle de chapelet plutôt que de rosaire. On choisit cette série en fonction du jour de la semaine.

Une série comprend cinq mystères, que l'on médite tout en récitant, pour chacun, un Pater, dix Ave, un Gloria et un Ô mon Jésus. On poura s'aider de ces informations pour méditer les mystères.


Prières Mystères joyeux
Lundi et Jeudi
Mystères douloureux
Mardi et Vendredi
Mystères glorieux
Mercredi, Samedi et Dimanche
Pater
10 Ave
Gloria
Ô mon Jésus
Incarnation Agonie de Jésus-Christ Résurrection
Pater
10 Ave
Gloria
Ô mon Jésus
Visitation Flagellation L'ascencion
Pater
10 Ave
Gloria
Ô mon Jésus
Nativité Couronnement d'épines Pentecôte
Pater
10 Ave
Gloria
Ô mon Jésus
Purification Portement de croix Assomption de Marie
Pater
10 Ave
Gloria
Ô mon Jésus
Recouvrement de Jésus-Christ Crucifixion Couronnement de Marie


Notes

  1. Père MORTIER O.P., Histoire abrégée de l’Ordre dominicain en France, Tours, Mame, 1920, Première période IV, p. 8.
  2. Père DANZAS O.P.,Études sur les temps primitifs de l’Ordre de Saint-Dominique, Paris, Oudin frères, 1877, t. 4, p. 402


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